Photo : S. Zoheïr Par Ghada Hamrouche Le 22 juillet dernier, le Conseil des ministres décide d'instaurer un nouveau week-end. L'Algérie passe donc à l'ère du week-end semi-universel, vendredi-samedi, au lieu du jeudi-vendredi. Un changement qui entraînera dans son sillage un grand désordre. Personne ne savait ce que ce changement engendrerait. Il a fallu attendre le communiqué de la fonction publique en date du 26 juillet pour comprendre que le vendredi comme le samedi sont des jours de repos. Mis à part les fonctionnaires, nul n'a compris de quelle manière ce nouveau week-end allait s'appliquer dans son secteur. Quelques jours s'écouleront avant que les communiqués ne commencent à pleuvoir sur les rédactions statuant des nouveaux horaires de travail des institutions, administrations et autres entreprises. A quelques jours du passage au week-end semi-universel, la confusion et le flou sont généralisés. Un vrai casse-tête turc. Les horaires du jeudi vont-ils se décaler au vendredi ou au samedi qui remplacera le jeudi de l'ancien système ? Une confusion qui obligea les membres de l'Exécutif à prendre la parole et à expliquer les nouveaux jours de repos dans chaque secteur. De Rachid Harraoubia à Tayeb Louh en passant par l'indétrônable Boubekeur Benbouzid, chacun allait de sa manière et chacun s'est échiné à expliquer que le jour «sacré» restait le vendredi et que les institutions et administrations avaient toutela «la latitude» et la «souplesse» d'aménager les horaires de travail de telle manière à ne pas toucher «la sacralité» du vendredi. La confusion et les incertitudes ont atteint un tel degré que la direction générale de la fonction publique a dû pondre un nouveau communiqué le 12 août dernier expliquant celui du 26 juillet. A deux jours de l'entrée en vigueur du nouveau week-end, les fonctionnaires ont fini par comprendre que toutes les administrations n'assureront pas leurs fonctions les vendredis et samedis. A examiner les différents communiqués, on se rend vite à l'évidence. Décidément, le changement n'est pas conséquent, la raison économique évoquée pour le changement s'avère plutôt une uniformisation sociale du week-end. Sinon comment expliquer que le secteur financier, notamment les banques et les assurances, a gardé le même week-end qu'avant ? Ces banques et institutions financières, qui n'ont pas attendu la promulgation du décret n° 09-244 du 22 juillet 2009 modifiant le décret exécutif n° 97-59 du 3 mars 1997 relatif au repos hebdomadaire, continueront de fonctionner comme avant. Soit en décalage par rapport à la majorité des établissements financiers dans le monde. Et la cerise sur le gâteau reste le secteur de l'éducation. A ce jour, le département de Benbouzid ne sait toujours pas sur quel pied danser. Travaillera ou ne travaillera pas le samedi ? Comment aménager les horaires en ménageant le chou et la chèvre ? Et il s'est enfin résolu à démocratiser la décision en invitant les syndicats à choisir entre trois options aussi surprenantes l'une que l'autre. La décision ne sera connue que le 26 août ! Les travailleurs de l'éducation devront attendre encore une semaine pour être fixés sur leurs nouveaux emplois du temps. N'aurait-il pas été plus simple de décréter dès le départ les jours de repos applicables à tous, chacun dans son domaine ? L'Etat est-il si incapable à imposer, dans la clarté, une décision aussi simple ? Les cafouillages et les embrouillements ont dévoilé, une fois de plus, l'incapacité des uns et l'inefficacité des autres à faire aboutir la moindre décision.