Le feu de forêt qui fait rage à proximité du centre nucléaire de Sarov (500 km à l'est de Moscou) ne risque pas de provoquer une catastrophe atomique, a assuré hier le patron de l'agence russe de l'énergie nucléaire Rosatom, Sergueï Kirienko, jugeant que la situation n'était plus critique. «On peut dire aujourd'hui de manière sûre qu'il n'y a pas de risque nucléaire, pas de menace radioactive et qu'il n'y même pas de menace écologique d'envergure sur le territoire de Sarov», a-t-il déclaré à la télévision locale Kanal 16, selon des propos publiés sur le site de la chaîne. Il a cependant reconnu que le centre nucléaire a été menacé par différents incendies depuis deux semaines dans le parc naturel de la république russe de Mordovie, une réserve voisine de Sarov. «Nous avons repoussé une attaque du côté ouest il y a deux semaines, maintenant le feu arrive par l'est [...] et il continue de brûler. Néanmoins, la situation du côté oriental a cessé d'être critique», a ajouté M. Kirienko. Le patron de Rosatom a ensuite souligné que le centre ne sera hors de danger qu'après de «longues pluies». «Tant que (le feu) ne sera pas liquidé, le risque pour Sarov restera», a-t-il dit, «la menace d'incendies dans le parc naturel de Mordovie ne sera levée qu'après de longues pluies». Les autorités russes avaient annoncé début août avoir évacué du centre nucléaire de Sarov tous les matériaux radioactifs et explosifs, avant d'assurer quelques jours plus tard que le danger était passé et que les installations fonctionnaient normalement. Selon le ministère des Situations d'urgence de Mordovie, l'incendie qui menace Sarov, s'étend sur 1 000 hectares et n'est toujours pas sous contrôle. Les pompiers russes luttent toujours avec difficulté contre un vaste incendie à proximité du centre nucléaire de Sarov alors que trois premiers avions transportant de l'aide américaine sont arrivés en Russie. Les autorités russes ont cependant assuré que les superficies ravagées par les incendies dans le pays avaient encore diminué et qu'aucun site sensible n'était directement menacé par les feux qui ont fait 54 morts depuis juillet. Deux avions de l'armée américaine transportant de l'aide, ainsi qu'un avion affrété par l'Etat de Californie, ont atterri dans la matinée d'hier à l'aéroport de Vnoukovo, selon des images diffusées par la télévision russe et le ministère russe des Affaires étrangères. «Nous n'oublierons jamais ce geste, cette main tendue vers nous à un moment très difficile», a déclaré à l'aéroport le chef adjoint du département international du ministère russe des Situations d'urgence, Valeri Tchouikov. Deux autres C-130 de l'US Air Force devaient arriver «dans les prochains jours», a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, «de tels gestes correspondent à l'esprit de relations constructives de partenariat entre nos deux pays». Le président américain Barack Obama a promis vendredi dernier à son homologue russe Dmitri Medvedev d'envoyer de l'aide pour combattre les incendies qui ravagent son pays. L'aide américaine doit s'élever à 4,5 millions de dollars. Selon le ministère russe des Situations d'urgence, 480 incendies affectaient encore samedi 56 000 hectares, soit 10 000 hectares de moins que la veille et le quart des quelque 200 000 hectares touchés au plus fort de la crise. R. I.*