Le Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi, fidèle à sa tradition, a inauguré samedi dernier son programme spécial Ramadhan avec un concert de qualité animé par le groupe Ferda de Béchar. Pour cette soirée inaugurale, le public s'est manifesté timidement en attendant que l'ambiance s'installe pour un long mois. Sur scène, les huit musiciens, vêtus de blanc, ont pris place sur les matelas et les tapis, un décor dans le concept quâada. Avec deux luths, un violon et d'autres instruments de percussion, le groupe a revisité le répertoire traditionnel du diwan du Sud-Ouest algérien. En fait, le melhoun, un genre propre à la région de Kenadsa, a charmé le public algérois puisqu'il a été interprété par l'un de ses piliers. Mêlant la récitation et la poésie aux sonorités authentiques du luth et autres instruments, la formation a réussi à créer une ambiance festive et spirituelle dans l'enceinte du théâtre. Dès leur entrée, le groupe a été chaleureusement accueilli. Il prend place et entame la soirée avec Yakrim el kourama, un titre qui plonge l'assistance dans la magie du melhoun. Le groupe enchaîne avec le titre Badr el boudour dans lequel le vocaliste met en avant sa voix envoûtante. La formation se distingue par ses titres assez longs et ses rythmes traditionnels cadencés. A la fin de chaque titre, les percussionnistes se lâcheront en tapant sur la derbouka et le mahrez. L'ambiance atteindra son summum lorsque El Ferda interprétera le fameux titre Ben Bouziane qui rend hommage à cheikh Ben Bouziane de la région de Béchar. La soirée prendra fin aux premières lueurs du matin après avoir fait vivre aux Algérois une belle quâada. Par ailleurs, le Théâtre national prévoit des soirées dédiées au 4ème art avec un mini-festival qui commencera aujourd'hui, à savoir «Les nuits du théâtre du Sud». Il sera animé par des troupes venues de Tindouf, Béchar, Adrar, Ouargla, Tamanrasset, El Bayadh, Laghouat et Biskra. Le programme enchaînera avec le Festival national de la musique chaabi du 25 au 31 septembre. W. S.