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L'action d'aide exige une grille nationale de classification des familles nécessiteuses Alors que la distribution du couffin de Ramadhan continue de poser d'énormes difficultés aux services concernés
Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Le mois de Ramadhan continue de constituer l'unique mois où les actions de solidarité sont engagées d'une manière particulière et ce, dans les nombreuses communes afin de permettre à la population nécessiteuse de jeûner dans des conditions favorables.Cette solidarité prend différentes formes selon les moyens mis en œuvre et les initiatives prises soit par les autorités locales compétentes ou par le mouvement associatif, lequel s'implique davantage dans ce genre d'occasion.Cette implication se manifeste souvent par l'ouverture et la gestion des restaurants de la «rahma» et ce, grâce aux dons des citoyens, des commerçants et des entreprises qui contribuent également à cette action.La contribution des autorités, quant à elle, est la plus importante d'autant que des enveloppes financières conséquences sont allouées pour s'occuper des familles pauvres.Cependant, il est encore difficile de classer la population selon une grille de pauvreté permettant de prendre en charge convenablement les personnes réellement dans le besoin.Et c'est pour cela que les autorités locales ont parfois d'énormes difficultés à recenser les personnes pauvres.L'apport des associations de quartier est devenu très précieux d'autant que les membres de ces associations sont les plus informés des conditions de vie de chaque famille. Mais parfois les autorités compétentes sont obligées de lancer elles-mêmes des opérations de recensement et ce, en absence d'association de quartier activante. Le même problème se pose également dans les zones rurales où la population est dispersée, ce qui complique un peu sa prise en charge, particulièrement dans le territoire des communes situées dans les parties sud et nord où se dressent les chaînes montagneuses Ouarsenis et Dahra.En outre, l'enveloppe financière allouée à l'action solidaire semble insuffisante pour satisfaire la totalité des familles nécessiteuses.Les autorités compétentes de Aïn Defla parlent de 33 255 familles démunies à travers le territoire de la wilaya, ce qui veut dire que leur prise en charge demande des efforts importants d'autant qu'elles sont réparties à travers les 36 communes de cette wilaya.Des équipes ont été désignées pour s'occuper de cette frange de la société. 13 restaurants de la rahma sont opérationnels au niveau des communes de cette wilaya durant ce mois de Ramadhan. De plus, les associations Nour et El Amel ainsi que le Croissant-Rouge se sont mobilisés dans ce cadre pour servir des repas pour el iftar durant ce mois sacré. S'agissant des personnes activant dans ce dispositif, les services concernés parlent de la mobilisation de 400 personnes, dont 115 bénévoles. Par ailleurs, la distribution des couffins a connu quelques perturbations dans certaines communes. A Khemis Miliana où le couffin a été estimé à 1 227 DA, certaines associations de quartier ont considéré que ce montant était insuffisant pour répondre aux besoins d'une famille et c'est pourquoi elles n'ont pas voulu participer à l'opération de distribution. S'y ajoute le fait que certaines familles n'ont pas voulu en bénéficier à cause de l'obligation de présenter l'attestation de besoin qui exige d'autres documents. Certains pères de famille interrogés à ce sujet trouvent anormal de demander ce genre de document alors qu'il est facile de savoir qui est nécessiteux.Il est à noter que la ville de Khemis Miliana n'a bénéficié que de 3 250 couffins alors qu'elle compte plus de 8 000 familles pauvres. Une enveloppe financière de 7 millions de dinars a été réservée à cette opération de solidarité dans cette ville la plus peuplée de la wilaya de Aïn Defla, alors que, pour la totalité de la wilaya, une enveloppe de 58 millions de dinars a été dégagée par les autorités pour cette action de solidarité.En somme, la distribution des aides, en particulier le couffin qui comprend les produits d'alimentation les plus nécessaires à la préparation des plats du Ramadhan, continue de constituer un problème pour les autorités locales qui, en l'absence d'une grille permettant de classer les familles pauvres, éprouvent d'énormes difficultés pour prendre en charge convenablement et la totalité des familles nécessiteuses. Il faut aussi reconnaître que certaines familles pour différentes raisons se retrouvent dans le besoin alors qu'auparavant elles étaient classées parmi les familles aisées. Ces dernières ne sont pas parfois prises en charge d'autant que la plupart d'entre elles ont honte de demander ce genre d'aide.En somme, l'action de solidarité exige beaucoup plus d'organisation et une généralisation au niveau national des mesures à prendre et des grilles à utiliser dans le cadre de la classification des familles et de la nature de l'aide à accorder à chaque ménage.