Les services européens de la concurrence ont donné leur feu vert, hier, à une alliance entre le groupe pétrolier algérien Sonatrach et le groupe français Total pour construire un complexe pétrochimique en Algérie. «La Commission européenne a accordé cette autorisation en vertu du règlement sur les concentrations, l'acquisition du contrôle en commun de deux nouvelles sociétés constituant une entreprise commune [coentreprises] entre Total SA de la France et la Société nationale pour la recherche, la production, le transport, la transformation et la commercialisation des hydrocarbures SPA de l'Algérie [Sonatrach]», a-t-elle précisé. Le dossier a été examiné selon la procédure dite «simplifiée», réservée aux dossiers ne posant pas a priori de problème de concurrence. Le projet de rapprochement entre Sonatrach et le groupe français Total vient donc d'être validé par la Commission européenne qui a donné son autorisation à sa mise en œuvre. L'accord concerne la prise de contrôle commune entre les deux producteurs d'hydrocarbures de deux nouvelles joint-ventures, créées il y a quelques mois. Sonatrach et Total ont reçu l'aval pour construire un complexe de pétrochimie, comportant un craqueur d'éthane, en Algérie près d'Oran. Sonatrach avait annoncé il y a quelques mois s'être allié à Total pour construire à Arzew dans l'ouest du pays ce complexe pétrochimique qui comprendra notamment un craqueur d'éthane. Ce dernier, d'une capacité de 1,4 million de tonnes d'éthane par an, sera alimenté par le gaz issu des gisements du Sud algérien. Il produira 1,1 million de tonnes d'éthylène par an. Cet éthylène sera transformé en polyéthylène (deux unités pour un total de 800 000 tonnes par an) et en mono-éthylène glycol (550 000 tonnes par an). Ces produits seront principalement destinés à l'exportation, ainsi qu'au marché national. Le démarrage des unités est prévu à un horizon de cinq ans. L'estimation du projet s'élève à 3 milliards de dollars, selon les estimations des deux groupes. Signé le 5 décembre 2007, à l'occasion de la visite de Nicolas Sarkozy en Algérie, l'accord entre les deux groupes concerne précisément le développement en partenariat d'un complexe pétrochimique à Arzew, près d'Oran, comprenant un craqueur d'éthane et trois lignes de produits. Pou rappel, Total, avec le britannique British Petroleum et le néerlandais Shell font partie des plus importants groupes étrangers activant dans le domaine des hydrocarbures dans le sud du pays. Le groupe français serait également intéressé par le marché du bitume et celui de la distribution des carburants en Algérie. G. H.