Les services de la concurrence de la Commission européenne ont donné leur feu vert, hier, au groupe français Total pour son alliance avec Sonatrach dans le projet de réalisation du complexe pétrochimique d'Arzew. Dans un communiqué, Bruxelles précise que le dossier a été examiné selon la procédure dite «simplifiée», réservée aux dossiers ne posant pas, a priori, de problème de concurrence. Pour rappel, ce projet dont l'appel à manifestation a été lancé en février 2005, a été remporté par le groupe français Total lors d'une ouverture publique des plis des offres commerciales qui s'est déroulée en juillet 2007. Total a été retenu devant la compagnie saoudienne, Sabic, après avoir fait la meilleure offre en matière de taux de dividendes maximales à Sonatrach, 70% offerts par Total contre 55,12% offerts par Sabic. Le contrat a été signé à l'occasion de la visite en Algérie, en décembre dernier, du président français, M. Nicolas Sarkozy. Le projet comprend un craqueur d'éthane et trois lignes de produits. Le craqueur, d'une capacité de 1,4 million de tonnes d'éthane par an sera alimenté par le gaz issu des gisements du Sud de l'Algérie. Ce craqueur produira environ 1,1 million de tonnes d'éthylène par an, qui sera transformé en mono-éthylène glycol (410 000 tonnes par an), en polyéthylène haute densité (350 000 tonnes par an) et en polyéthlène linéaire basse densité (450 000 tonnes par an). Ces produits seront principalement destinés à l'exportation. L'estimation de l'investissement est de l'ordre de 3 milliards de dollars. En effet, les deux partenaires investiront chacun environ 1,5 milliard de dollars dans la société commune. Le démarrage des unités est prévu dans cinq ans. Le développement de la pétrochimie constitue une des priorités du programme du gouvernement dans son volet relatif à l'énergie et aux hydrocarbures. La pétrochimie est, à ce titre, l'une des six filières lourdes sur lesquelles se fonde la nouvelle stratégie industrielle élaborée par le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements. Le montage financier du programme dédié, à moyen terme, à la pétrochimie, illustre bien le nouvel élan que le gouvernement compte donner à cette branche d'activité. Le groupe Sonatrach a, dans ce cadre, déjà lancé la réalisation, en partenariat, d'un ensemble de projets pétrochimiques. Ces projets s'inscrivent dans le cadre de l'ambitieux programme pétrochimique de Sonatrach. Le secteur de la pétrochimie représente un important débouché pour l'économie nationale. Selon des experts, l'Algérie pourrait exporter pour un montant de 5 milliards de dollars dans cinq ans si elle développe immédiatement son industrie pétrochimique. Un fait dont sont conscients les pouvoirs publics qui, pour les cinq années à venir, envisagent d'injecter plus de 40 milliards de dollars dans des projets de grande envergure.