La compagnie nationale des hydrocarbures a offert 5,7 milliards d'euros à la banque espagnole Santander pour l'acquisition de 30% du capital de l'espagnol Cepsa, selon des informations publiées hier par le quotidien espagnol El Economista, citant des sources anonymes. L'offre de Sonatrach valorise le pétrolier espagnol à près de 20 milliards d'euros. Elle serait largement supérieure à toutes les autres offres reçues par Santander. Décidément, Sonatrach ne compte pas renoncer à ses objectifs, notamment l'idée de s'implanter sur le marché espagnol de l'énergie, Bien au contraire . Le marché européen intéresse plus que jamais Sonatrach , et ce ne serait certainement pas les derniers obstacles dressés par la Commission européenne qui lui bloqueront le chemin. La compagnie nationale des hydrocarbures veut mener son offensive jusqu'au bout pour augmenter ses chances et atteindre ses objectifs en Europe. Les derniers soubresauts ayant marqué le projet du gazoduc Medgaz ont jeté le froid sur les relations entre les deux partenaires algérien et espagnol. Aussi, l'annonce par Sonatrach de son projet de distribution directe de gaz en France dès 2010, à travers la création de sa propre structure donnant ainsi des contours précis à son programme de développement à l'international, a fait réagir certains milieux en Europe qui voient en ce nouveau déploiement une menace pour les compagnies européennes. Quoi qu'il en soit, Sonatrach dit ne pas avoir peur d'affronter les difficultés du marché. Les appréhensions sont de bonnes guerre et font partie des règles du jeu. C'est la raison pour la quelle Sonatrach tient bon et ne compte nullement céder aux pressions. Le groupe algérien a la ferme intention de s'implanter en Espagne, en Italie et en Belgique. Et à ce propos, les négociations sont fort avancées avec les groupes belge Distrigaz et espagnol Cepsa, soutient –on en tout cas du côté de Sonatrach. Autant dire que l'acquisition de 30 % de Cepsa est une opération hautement stratégique pour la compagnie nationale des hydrocarbures dans la mesure où Cepsa, qui contrôle 20% du Medgaz, donnerait à Sonatrach le contrôle total du futur gazoduc algéro-espagnol. Et Sonatrach possède déjà 36% du projet.Nénamoins, la récente annulation par l'Algérie du contrat Gassi Touil avec Repsol et Gas Natural peut pousser Madrid à bloquer les ambitions de Sonatrach sur le marché espagnol et empêcher l'opération de rachat de Cepsa de se concrétiser, a tenu à souligner El Economista Cependant, certains analystes considèrent cela comme étant une carte gagnante pour Sonatrach. D'autres citent, en revanche, le feu vert accordé à Sonatrach par le géant français Total , en sa qualité d'actionnaire de Cepsa. Total serait déjà favorable à cette opération. Pour leur part, les deux groupes espagnols concernés par cette opération, le pétrolier Cepsa et la banque Santander, n'ont fait aucun commentaire à la presse. Interrogé par l'agence d'informations financières Thomson Financial, Sonatrach n'a ni confirmé ni infirmé les informations du quotidien El Economista.