Photo : Riad Par Samira Imadalou Eviter le gaspillage, prévenir les réévaluations des projets, lutter contre la corruption, favoriser les entreprises publiques dans l'octroi des projets et bien d'autres recommandations liées au suivi du programme quinquennal 2010-2014 et à l'édification d'une économie productive résument les recommandations du président de la République lors des premières séances d'audition consacrées la semaine dernière aux ministres des Finances, des Mines, des Ressources en eau et des Travaux publics. A première vue, ces recommandations n'ont rien de particulier par rapport à celles émises depuis l'instauration de la tradition des auditions en 2004 puisque le chef de l'Etat dans ses évaluations a toujours insisté sur le respect des délais et des normes dans la réalisation des projets lancés. Mais, cette fois-ci, les auditions interviennent dans un contexte particulier marqué par l'adoption du programme quinquennal 2010-2014 pour lequel les pouvoirs publics ont dégagé une enveloppe financière de 286 milliards de dollars, dont 130 milliards pour achever les projets en attente de finalisation. Ces séances d'évaluation interviennent également après une période caractérisée par une série de scandales liés aux affaires de corruption dans plusieurs secteurs, à l'image de l'énergie et des travaux publics. Si le président de la République n'a pas abordé dans l'audition consacrée au ministre de l'Energie et des Mines, Youssef Youcefi, le dossier de la gestion de la Sonatrach en référence aux changements qu'a connus l'entreprise après l'éclatement de l'affaire de corruption dans laquelle est mouillée l'ancienne équipe dirigeante, il a demandé une réévaluation des projets d'industrie pétrochimique de manière à prendre en compte leur capacité à générer une industrie en aval, et de valoriser la rente gazière disponible. Cette recommandation montre clairement la volonté du chef de l'Etat de resserrer l'étau autour des dépenses de ce secteur névralgique et de tirer le maximum de profits de la rente gazière. L'autre aspect consiste à valoriser les entreprises publiques, une orientation déjà contenue dans le nouveau code des marchés publics. Un point sur lequel il a également insisté lors de la séance d'évaluation des travaux publics qui a connu, faut-il le rappeler, des retards énormes dans la réalisation des projets inscrits dans les anciens programmes. Dans ce cadre, le chef de l'Etat n'a pas omis de revenir sur la question lancinante des retards. Il a, en effet, insisté sur «le respect des délais de réalisation, l'exigence de qualité des ouvrages et la maîtrise des coûts». Mais pour mettre en application l'ensemble des recommandations, une importance particulière est à accorder aux ressources humaines. Le chef de l'Etat l'a d'ailleurs souligné : la concrétisation du programme quinquennal qui sera évalué annuellement a nécessité l'amélioration de la qualification des ressources humaines par la formation. De même qu'elle a besoin d'une consolidation de l'outil de travail et de la capacité d'études. Un créneau pour lequel le gouvernement a dépensé de grosses sommes en faisant appel dans les anciens programmes aux bureaux d'études étrangers dont certains n'ont pas répondu convenablement aux cahiers des charges. D'où tous les surcoûts signalés et tous ces retards dans les réalisations. C'est sur tous ces axes qu'il y a lieu d'intervenir en assurant les instruments nécessaires à cet effet.