La réalisation des grands projets contenus dans le programme 2010-2014 se fera dans des conditions différentes de celles du précédent quinquennat. Le contrôle, le suivi et l'évaluation, que ce soit en termes d'avancement des projets, de gestion ou en matière de dépenses, ont, faut–il le reconnaître, fait défaut dans de nombreux cas. D'où les retards et la surévaluation des enveloppes budgétaires dans de nombreux investissements publics. Le métro, le tramway et bien d'autres projets, pourtant fortement attendus, dont la réception était prévue en 2009, ont raté ce rendez-vous en raison notamment des lacunes liées au suivi. Comment éviter ces erreurs ? Le gouvernement semble avoir retenu la leçon et a décidé de miser sur l'amélioration du rendement des dépenses publiques consacrées aux différents chantiers et sur la lutte contre la corruption. Ainsi, une série de mesures a été annoncée cette semaine pour contenir les dysfonctionnements et mettre un terme au gaspillage des deniers publics. Révision du code des marchés publics et adoption d'un guide de management pour les grands projets sont, entre autres, les nouveautés de 2010 sur le plan économique. Certes, ces mesures sont les bienvenues puisqu'elles resserrent l'étau autour de la corruption qui a fait des ravages ces dernières années, étant donné que de nombreuses affaires de détournement de deniers publics dans lesquelles des responsables d'entreprise sont incriminés ont éclaté au grand jour. Mais le plus important est de suivre l'application rigoureuse de ces mesures. Car, on ne cessera de le rappeler, globalement, le problème qui se pose réside dans la mise en œuvre des textes de loi. Que de textes ont été adoptés sans être pour autant appliqués ! Là, la ressource humaine est à outiller, donc à former et à valoriser financièrement pour lui permettre de veiller strictement au respect de la loi loin de toute tentative de corruption et d'éviter à l'Etat d'autres pertes en argent, en temps et en projets… S. I.