Instaurées depuis 2004, les traditionnelles séances d'audition que consacre le chef de l'Etat aux membres de l'équipe gouvernementale, pendant le mois de Ramadhan, ont repris avant-hier dimanche. C'est le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, qui a ouvert le bal de ces réunions ramadhanesques. Après avoir dressé un bilan exhaustif sur la situation financière et économique du pays en 2009 et présenté les perspectives de son secteur à travers les différents chapitres, le grand argentier du pays a eu droit à une série de recommandations portant sur la conduite du programme quinquennal 2009-2014. Prudence, prospective, prévention des réévaluations et lutte contre le gaspillage sont les principaux points sur lesquels a insisté le Président dans son intervention à l'issue de l'exposé du ministre des Finances. En effet, selon le compte rendu officiel de cette rencontre, le président Bouteflika a donné comme instruction de veiller, grâce à l'ensemble des mesures arrêtées en matière de dépenses publiques, «à prévenir les réévaluations coûteuses des projets et à prohiber toutes formes de gaspillage» dans les projets publics. Et ce, tout en soumettant le programme quinquennal à «une évaluation annuelle pour tenir compte de la situation de nos finances publiques». Comme il l'a fait lors des précédentes séances d'audition, le chef de l'Etat a affiché la détermination des pouvoirs publics à réprimer la corruption et l'atteinte au patrimoine public et à faire prévaloir la transparence et le respect de la loi dans toutes les transactions économiques. «Outre les diverses mesures prises à cet effet, et qui seront bientôt consolidées par d'autres, y compris législatives, l'avènement graduel d'un environnement économique marqué par la seule règle du droit et par une saine compétition exige la poursuite de la modernisation de nos administrations financières et économiques», est-il indiqué dans le communiqué ayant sanctionné cette réunion. Une réunion durant laquelle le Président est également revenu sur la gestion de la crise économique mondiale en Algérie. Il a relevé, dans ce cadre, que grâce aux mesures prises au cours des dernières années (la mise sur pied du Fonds de régulation des recettes, le paiement anticipé de la dette extérieure et le renoncement à tout emprunt de l'étranger), «l'Algérie a pu faire face, sans conséquences négatives majeures, aux effets des récentes crises financières puis économiques mondiales.» «Cependant, la prudence est de mise, particulièrement en ce qui concerne la gestion du nouveau programme quinquennal d'investissements publics. Cette situation nous invite à la prudence et à l'action prospective», a noté le Président.Encore une fois, le chef de l'Etat est revenu sur la diversification de l'économie nationale. Evoquant ce dossier, le premier magistrat du pays a rappelé les mesures mises en place pour encourager et soutenir l'épanouissement des entreprises nationales, publiques ou privées. Dans ce chapitre, il a insisté sur la transparence et le respect des critères dans le traitement des dossiers de demande de crédits provenant des entreprises. L'objectif étant de dynamiser l'accès au financement par les banques et le marché financier. «Les dispositifs de garantie des crédits aux entreprises doivent être davantage actifs, la modernisation du système bancaire et financier doit se poursuivre aussi, avec le concours de partenaires dans des fonds mixtes et même, le cas échéant, le recours à l'expertise étrangère à même de participer à l'amélioration de la gestion des banques et établissements financiers publics», a exhorté le chef de l'Etat. S. I. Lire également pages 2 et 3