Après le Hamas, le mouvement islamiste palestinien contrôlant la bande de Ghaza, c'était au tour du pays voisin, la Syrie, de critiquer l'annonce de la reprise, le 2 septembre prochain à Washington, des négociations directes israélo-palestiniennes. Damas estime que ces discussions seraient inutiles, ont rapporté les agences de presse. «Si Israël n'est pas prêt à appliquer les résolutions internationales et annonce qu'il n'accorde aux Palestiniens aucun de leurs droits et s'il poursuit la colonisation et l'embargo, pour quelles raisons alors reprend-on des négociations qui se termineront soit par un échec, soit par un accord pire que celui d'Oslo ?» s'est interrogé le quotidien gouvernemental Techrine. Il faisait référence aux négociations secrètes et directes à Oslo qui ont abouti, le 3 septembre 1993, à une reconnaissance mutuelle entre Israël et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), et à la signature à Washington d'une Déclaration de principe sur une autonomie palestinienne transitoire de cinq ans. «Si l'administration américaine n'a pas l'intention d'exercer des pressions réelles sur Israël et si le Quartette n'en a pas la capacité, les négociations n'ont alors aucun sens», a ajouté ce journal. Le quotidien Al-Watan, proche du gouvernement, a écrit pour sa part que le président palestinien Mahmoud Abbas «va commencer des négociations inutiles, qui ne recouvreront ni la ville sainte d'El Qods-Est ni les droits du peuple palestinien». Al-Watan a également critiqué «les Arabes qui s'apprêtent à couvrir gratuitement des négociations sans issue». Pour sa part, la presse israélienne a accueilli avec scepticisme la reprise des négociations israélo-palestiniennes, sous l'égide des Etats-Unis, en présence de certains chefs d'Etat arabes et des autres pays membres du Quartette. Les médias israéliens ont souligné le phénomène de déjà-vu. Rappelant les négociations d'Oslo et de Washington, le quotidien israélien à grand tirage Yediot Aharonot a indiqué que «beaucoup de paroles ont été échangées depuis dix-sept ans, beaucoup d'encre a coulé mais aussi beaucoup de sang». «Même les Israéliens les plus attachés à une réconciliation avec les Palestiniens savent faire la différence entre les cérémonies [de lancement de négociations] sur le perron de la Maison-Blanche et la réalité quotidienne dans la région», a souligné ce journal. Le quotidien gratuit Israël Hayom, proche du Premier ministre Benyamin Netanyahu, a qualifié de «succès, mais provisoire», ces pourparlers. Le quotidien Haaretz (gauche) trouve paradoxalement des raisons d'espérer dans «l'apathie du public israélien» qui ne risque pas d'être déçu «vu qu'il n'espère pas grand-chose».