On pensait que cela n'était pas possible mais le Cosmos n'étant pas au courant, il l'a fait... Le télescope Fermi a observé l'émission de rayons gamma par une nova récemment découverte par des astronomes amateurs japonais.Les étoiles variables sont des étoiles dont la luminosité peut varier de façon significative, parfois spectaculaire, sur une courte période de temps. On en connaît plusieurs types, dépendant de l'objet astrophysique et du mécanisme à l'origine de la variation de la quantité de lumière émise. L'un des plus célèbres est sans conteste celui des novae.Dans ce cas, l'étoile peut même sembler nouvelle quand elle était auparavant invisible à l'œil nu, d'où leur nom. Parmi les plus connues figurent, bien sûr, celles observées par Tycho Brahe et Kepler. Ces grands astronomes ne disposaient cependant pas des connaissances permettant de comprendre ce phénomène troublant. Il faudra pour cela attendre l'avènement de l'astrophysique nucléaire au XXe siècle. De nos jours, on distingue les novae et les supernovae (ce dernier cas étant d'ailleurs celui observé par Brahe et Kepler). Moins lumineuses, les novae résultent de l'accumulation de matière à la surface d'une naine blanche dans un système binaire, par exemple lorsque la seconde étoile gonfle tellement qu'elle dépasse la taille de son lobe de Roche. Il arrive alors un moment où des réactions thermonucléaires comme celle du cycle de Bethe (CNO) vont s'allumer à la surface de la naine blanche, provoquant une explosion augmentant la magnitude du système binaire pendant quelques jours. Contrairement au cas des supernovae de type SN Ia, bien plus lumineuses, la naine blanche reste intacte et le phénomène peut se reproduire. Des astronomes amateurs japonais ont pris une image de Nova Cygni 2010. La nova (dans le cercle à droite) était dix fois plus brillante que l'étoile avant sa phase éruptive et atteignait une magnitude 6,9, juste en dessous du seuil de visibilité à l'œil nu. Crédits : Nasa-K. Nishiyama et F. Kabashima/H. Maehara, Université de Kyoto. Beaucoup d'astronomes amateurs de par le monde surveillent les étoiles variables et sont à l'affût des novae et des supernovae. Un groupe de Japonais s'est ainsi rendu compte que quelque chose s'était passé le 10 mars 2010 dans le cas de l'étoile V407 Cygni, située à 9 000 années-lumière environ dans la constellation du Cygne. Il s'agit d'une étoile symbiotique, c'est-à-dire d'une géante rouge de type M associée à une naine blanche accrétant de la matière en provenance de cette étoile. La géante elle-même a une taille de l'ordre de 500 fois celle du Soleil et elle perd sa masse sous forme de vent stellaire avec un taux d'environ une masse terrestre en dix ans. Plus fort que la théorie Prévenus, les astronomes professionnels avaient commencé par étudier la nova dans le domaine des rayons X avec le satellite Swift. Mais à leur grand étonnement, ils ne tardèrent pas à faire le lien avec des observations réalisées dans le domaine gamma grâce au satellite Fermi.Il fallut se rendre à l'évidence. Alors qu'aucun théoricien ni aucune observation précédente ne laissaient penser qu'une nova pouvait être une source importante de rayons gamma, c'était pourtant bien ce qui s'était produit pour V407 Cygni. La brusque libération de photons gamma restait tout de même très largement inférieure à celle associée aux fameux sursauts gamma.Pour expliquer ce phénomène, une hypothèse est proposée dans un article qui vient d'être publié dans Science. L. S. In Futura-Sciences