On prend les mêmes et on recommence. C'est la phrase qui sied quand on parle des programmes d'animation élaborés pour le Ramadhan, mois connu pour la concentration des efforts de toutes les institutions, organismes et établissements qui travaillent à son animation. C'est l'inflation de spectacles. Mais c'est aussi le déjà-vu, déjà entendu. Aucun organisateur, public ou privé, ne prend la peine de chercher à innover et à se distinguer avec un programme original. Point d'imagination ou d'originalité, on prend le programme de l'année dernière et on fait un copier-coller. Et ce ne sont pas les quelques modifications à dose homéopathique qui y changeront grand-chose. On verra et on écoutera les mêmes rengaines, à Alger comme partout ailleurs en Algérie. La présentation des programmes de quelques institutions nous le dit clairement. Alger se prépare, comme toutes les autres villes, à «accueillir» et à célébrer dans les prochains jours le mois sacré. Dans toutes les mémoires des Algériens, le Ramadhan demeure le mois de la spiritualité, de l'abstinence et de la fête. Et pour donner cette ambiance festive à ce mois saint, les établissements et autorités culturels ont tracé un programme d'animation, spécial Ramadhan. Comme les précédents, le programme de cette année sera riche et diversifié. Il embrasse aussi bien les activités culturelles qu'artistiques, dont des rencontres littéraires, des représentations théâtrales, des expositions et des concerts de musique. L'Assemblée populaire communale (APC) d'Alger, l'une des structures organisatrices de ces activités culturelles, a tracé comme à l'accoutumée son programme. «En collaboration avec le Comité de la ville, on a élaboré un spécial programme pour le mois de ramadhan», souligne M. Abdelhakim Bettache, vice-président, chargé des activités sociales à l'APC. Tout en ajoutant que le programme ambitionne de s'ouvrir sur un large public et des centres urbains limitrophes, M. Bettache précisera que «le programme n'est pas encore arrêté définitivement. Mais les grandes lignes sont tracées». L'élu a confirmé que musique, expositions, séances de divertissements, cinéma, activités sportives, seront au rendez-vous quotidiennement dans la capitale durant le mois de ramadhan. Ainsi, des galas animeront les soirées ramadhanesques des Algérois, comme il y aura des expositions florales et de tenues traditionnelles, des projections de films sur un grand écran au niveau de la Grande Poste… Des films seront également à l'affiche à l'Algeria et à l'ABC, uniques salles relativement acceptables dans le centre-ville. Des tournois de football dans les stades de proximité seront également organisés, a souligné notre interlocuteur. «On avantage beaucoup le volet culturel et sportif», précise M. Bettache. S'agissant du choix du programme, il assure que «le choix des activités se fait avec les inter-quartiers, les associations culturelles et le Comité de la ville». Quant à l'Office pour la promotion de la culture d'Alger-centre (OPCA), il veillera à l'exécution du programme. «L'OPCA est une EPC culturelle créée il y a 4 ans. Son principal rôle est d'appliquer le programme culturel de l'APC», précise l'élu. L'OPCA est présidé par un directeur général, quant au conseil de l'administration, il est présidé par le président de l'APC. C'est cet office qui gère les deux salles de cinéma, l'Algeria et l'ABC, et qui s'occupe de l'animation de la place de la Grande Poste tout au long de l'année. L'office a également comme tâche de créer des troupes théâtrales, de contribuer à l'animation de la ville d'Alger, de promouvoir les jeunes talents, de consolider l'action de proximité culturelle et de gérer les cinémas et bibliothèques, explique notre interlocuteur. S'agissant du palais de la Culture, le programme spécial Ramadhan est déjà ficelé. Les Algérois sont invités a assister à des concerts de musique andalouse, avec des noms connus sur la scène artistique, tels que Bheidja Rahal, Lamia Madini, l'association El Djazira… Le théâtre est également au rendez-vous avec plusieurs représentations de différentes villes. Des troupes folkloriques venant de différentes wilayas égayeront aussi les soirées, des galas de chants kabyles avec Massi, Mourad Guerbas et plein d'autres, un gala de variétés, medh et chants religieux avec cheikh Dib El Ayachi et El Ferda de Kenadsa. Le palais convie aussi les amoureux du verbe à une soirée littéraire en partenariat avec les éditions Dalimen. Les activités spécial Ramadhan du palais débuteront le 7 septembre prochain et prendront fin le 28 du même mois. Quant à l'Etablissement Arts et Culture, selon une responsable, il est en train de ficeler le programme. Il y aura des rencontres littéraires, des concerts… «Une conférence de presse sera animée à la fin du mois d'août pour présenter le programme», précise notre interlocutrice. Des activités culturelles et artistiques sont attendues dans la ville d'Alger durant le Ramadhan. Selon les programmes, la ville sera, durant un mois, un espace où se relayeront représentations théâtrales, concerts de musique, expositions et cinéma. Il faut espérer que les organisateurs veilleront à la réussite du programme et à la satisfaction des citoyens. Car, comme pour la programmation, la déprogrammation se caractérise aussi par du déjà-vu. T. L.