Le sentiment de sécurité est loin d'être le fruit du hasard. Un dispositif sécuritaire a été mis en place alors qu'un programme d'animation inédit est constaté. Depuis plusieurs années, la ville de Tizi Ouzou n'a pas vécu un mois de Ramadhan aussi animé. Grâce aux efforts conjugués des autorités locales, tous secteurs confondus, toutes les facettes de ce mois particulier ont pu être gérées avec une grande minutie. Au plan sécuritaire, la ville de Tizi Ouzou, et jusqu'à une heure tardive de la nuit, a vécu une atmosphère extraordinaire depuis le premier jour du mois sacré dans l'ensemble de ses quartiers. La circulation des familles ainsi que des femmes se déplaçant toutes seules en toute sérénité renseigne sur l'amélioration des choses. Des images inimaginables, il y a quelque temps. Le sentiment de sécurité est loin d'être le fruit du hasard. Un dispositif sécuritaire inédit est constaté. Il a été mis sur pied afin de parer surtout à tout attentat terroriste mais aussi pour juguler les actions de banditisme dont la cité est en proie depuis les événements douloureux de 2001. Les services de sécurité, tous corps confondus (ANP, Gendarmerie, Police) ont travaillé d'arrache-pied 24 heures/ 24. Même au moment de la rupture du jeûne, les forces de l'ordre ne retirent pas les barrages et n'arrêtent pas les contrôles, avons-nous constaté suite à une tournée effectuée mardi juste au moment du Maghreb. Les agents postés dans les barrages de la pompe Chabane, de l'Habitat, de l'entrée est de la ville, du Pont de Bougie, de la Maison d'arrêt, du Souk El Fellah de Hasnaoua, de l'intersection de Bouhinoun, de Boukhalfa, etc., travaillent sans interruption afin de veiller sur la sécurité des citoyens et des biens après les menaces sérieuses ayant pesé sur la capitale du Djurdjura à la veille du début du mois de Ramadhan. Ceci sans compter le travail titanesque réalisé dans l'ombre par les services des renseignements généraux qui jouent un rôle prépondérant dans le maintien de l'ordre. Pour preuve, les actes de banditisme ont pratiquement disparu durant ce mois. Le dispositif en question n'est allégé qu'après 23 heures quand la ville commence à se vider, particulièrement des familles, pour laisser place aux cafés où des parties interminables de dominos sont jouées inlassablement. La majorité des cafés ont aménagé des terrasses afin de permettre à leur clientèle de tirer profit de la fraîcheur de l'extérieur mais aussi en raison de l'exiguïté des lieux. Les spectacles artistiques abrités par la Maison de la culture Mouloud-Mammeri sont un autre volet ayant fait du Ramadan 2008 un événement exceptionnel à Tizi Ouzou. Grâce au programme tracé par la direction de la culture, plus de soixante artistes, dont certains sont célèbres et d'autres moins, se sont produits durant cette période devant des milliers de personnes. Depuis le début du terrorisme dans les années quatre-vingt-dix, la Maison de la culture n'a pas enregistré une telle affluence. Des centaines de personnes convergent chaque soir vers cet établissement afin de profiter de ses soirées. Lors des trois spectacles donnés par Mohamed Allaoua, la Maison de la culture était pratiquement en «état de siège» car la salle de spectacle ne pouvait contenir toute la foule venue assister aux concerts. Les services de police, qui ont multiplié leurs effectifs à cause de la réputation de Mohamed Allaoua, ont dû suer pour gérer cet afflux inédit du public. D'autres soirées ont connu autant de succès. Ce qui permet de dire que Ramadhan 2008 a été un événement exceptionnel dans la wilaya de Tizi Ouzou grâce aux autorités qui ont su prendre en mains les choses mais aussi grâce à la population qui a défié la peur.