L'installation d'une khaïma spécialement pour le mois de ramadhan est devenue une mode particulièrement dans les hôtels de luxe et aussi auprès des organisateurs privés de spectacles. Concernant les grands hôtels, le mois de ramadhan est une occasion pour remplacer le vide commercial de ce mois. En effet, pendant le mois de ramadhan, les hôtels accusent un déficit dans leur activité d'hébergement. Surtout que ces infrastructures hôtelières de haut niveau n'organisent plus de séminaires, de colloque ou de journée d'études. Ces activités rapportent gros à leur exploitation. Aussi ont-ils découvert un créneau juteux pour établir le lien pendant cette période creuse. Leur direction d'exploitation a appris l'engouement des familles et des jeunes en particulier de mettre à profit le mois de ramadhan pour se détendre. Les hôtels de luxe offrent des espaces confortables et sécurisés loin du brouhaha populaire. Seulement, cette qualité dans les loisirs a son prix. Une soirée passée dans une khaïma coute au minimum 1000 DA par personne. La prestation est pourtant minime. On a droit à une boisson chaude ou froide, c'est-à-dire un soda ou un thé accompagnés d'une assiette de gâteaux traditionnels, et c'est tout. La soirée est animée par un groupe musical et un chanteur populaire. Il faut signaler que la soirée se poursuit tard et parfois jusqu'au petit matin lorsqu'il s'agit de fin de semaine. Les personnes qui font partie de ces soirées trouvent leur compte, confort, prestation de qualité, accueil personnalisé, discrétion. Bien que les structures de cette khaïma sont louées à des organismes à prix fort. En effet, ces khaïmas ne font pas partie des équipements des hôtels. Elles sont installées seulement pour la circonstance du mois de ramadhan. Ces khaïmas sont la propriété des organismes privés. Il faut reconnaitre que notre société s'est très vite adaptée à ce mode de loisirs pendant le mois de ramadhan. En effet, il n'y a pas de lieu où une khaïma a été installée qui reste vide durant les soirées du mois de ramadhan. Cet engouement est dû au fait, peut-être que la khaïma allie repos, source et tradition. Dans chaque citoyen algérien sommeille inconsciemment ce retour au passé et ce souvenir aux soirées d'antan. La khaïma symbolise le lieu de cette attache à nos coutumes. C'est pourquoi, d'autres activités économiques et commerciales l'ont retenue pour promouvoir leurs produits. Cette image est bien nette auprès des concessionnaires de véhicules qui ont pris maintenant une habitude d'organiser des forums. Dans ces espaces, c'est l'activité commerciale qui continue, relayée par des spectacles, de divertissement du mois de ramadhan. Nos journaux aujourd'hui sont pleins d'annonces informant la tenue et l'existence de ces khaïmas avec les horaires d'ouverture, de clôture et le programme des manifestations artistiques. Ce phénomène culturel artistique et commercial prend de l'ampleur. La vie de l'animation de la capitale est ainsi relancée, il faut se féliciter de ces initiatives qui rendent nos nuits de ramadhan si vivantes et si recherchées, donnant vraiment envie de sortir le soir alors que cette volonté n'existe plus depuis plus d'une décennie. Il faudrait que ce genre de divertissement se poursuive au delà de ce mois sacré.