En dehors du Ramadhan et sans les effets du jeûne, les Algériens en général conduisent mal, sans civisme, ni respect du code de la route encore moins des vies humaines. Le bilan des accidents de la route pendant le Ramadhan est encore plus lourd. Jusqu'à cette troisième semaine, plus de 100 morts ont été enregistrés au niveau national et un nombre effarant de blessés, dont certains sont handicapés à vie. En termes de statistiques, le nombre d'accidents de la circulation a baissé et celui des victimes est plus élevé. Cette baisse du nombre d'accidents et cette mortalité élevée sont dues essentiellement au même facteur : l'ouverture de tronçons importants de l'autoroute Est-Ouest permet une meilleure fluidité de la circulation, d'une part, et encourage l'excès de vitesse, d'autre part. Cependant, la promiscuité des véhicules légers et lourds sur les anciennes routes nationales, de wilaya et communales ainsi que sur les routes à l'intérieur des agglomérations, et au-delà de la vétusté de certaines d'entre elles, ne change en rien le comportement des conducteurs qui profitent de l'absence de policiers et de gendarmes pour faire de leurs véhicules des engins potentiels la mort. Le jeûne devient alors le prétexte idéal pour se permettre toutes les folies sur la route : les dépassements dangereux, les queues de poisson, les stationnements à risque, la circulation en sens interdit ou carrément les opérations escargot de certains conducteurs, sur des voies rapides et à forte affluence, qui veulent perdre du temps en attendant que l'heure de la rupture du jeûne approche. Ces derniers ne se rendent-ils pas compte qu'ils provoquent ainsi des bouchons monstres, l'énervement des usagers et, par ricochet, des accidents.Les nouvelles mesures répressives du code de la route ne semblent pas venir à bout de ces chauffards qui n'ont ni conscience, ni civisme, ni respect d'autrui. Ce sont de vrais malades qui, parfois, disposent de vrais bolides qu'ils lancent à toute vitesse en pleins quartiers populeux, dans une descente dangereuse, ou en pleine circulation sans se soucier des conséquences dramatiques de leur comportement irresponsable. Ces chauffards sont souvent mus par une tendance à la frime qui ne s'explique que par un déséquilibre dans la personnalité, laquelle ne s'affirme que par des comportements ostentatoires pour attirer l'attention sur soi. Mais est-ce une raison pour laisser au volant de ces engins des psychopathes pour tuer des innocents ? La loi doit être plus sévère avec ces énergumènes qui constituent autant que les délinquants et les bandits un véritable danger public. En a-t-on fini avec le terrorisme qui fauchait quotidiennement des vies humaines pour que les accidents de la circulation s'imposent comme une fatalité ? A. G.