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Retrait de confiance à M. Bourfis, secrétaire général de l'union locale de Sidi Amar et membre du CP Six agents de sécurité, impliqués dans les évènements d'El Hadjar, licenciés
Photo : Riad De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani La bataille pour le contrôle du syndicat ArcelorMittal du complexe sidérurgique d'El Hadjar n'est pas près de se terminer et l'on a recours maintenant à des moyens autres que la parole et la force des arguments pour convaincre de la justesse de son action. La situation à l'intérieur de l'usine aujourd'hui est explosive et un climat délétère règne sur l'ensemble des installations et des ateliers qui continuent malgré tout à tourner. La parole aujourd'hui est aux gourdins et chaque jour qui passe apporte son lot d'incidents avec des affrontements entre pro et anti-Kouadria, le secrétaire général du syndicat. Ce dernier, qui avait été attaqué au siège du syndicat, il y a quelques jours par une quarantaine de travailleurs armés de couteaux, de barres de fer et de gourdins, n'avait dû son salut qu'à l'intervention des services de sécurité internes et de la Gendarmerie nationale arrivée rapidement sur les lieux. Cet incident qui avait choqué la quasi-totalité des ouvriers de l'usine, qui n'admettaient pas que leur représentant ait été traité de la sorte et le siège de leur syndicat saccagé et fermé, les avait rassemblés et une véritable chasse à l'homme allait être déclenchée. L'appel au calme et à l'apaisement lancé par le secrétaire général du syndicat a évité le pire ; les travailleurs sont retournés à leur travail mais la situation était restée tendue, le camp adverse ne désarmait pas et la tension restait encore perceptible dans les milieux ouvriers. Entre-temps, la direction du complexe a interdit au SG du syndicat l'accès au complexe et la fermeture du siège du syndicat pour -officiellement- des raisons de sécurité et éviter ainsi des troubles qui pourraient avoir des conséquences désastreuses aussi bien sur les installations que sur la production qui, il faut le dire, n'est pas aussi bonne qu'on le prétend. La réaction de ce dernier ne s'est pas fait attendre puisque dès qu'il a été informé de cette mesure, il intenta une action en justice contre la direction générale du complexe pour non-respect des droits syndicaux et pour entrave à l'exercice de l'activité syndicale. La Centrale syndicale dont, le complexe sidérurgique est la chasse gardée et l'un de ses bastions, est intervenue pour désamorcer la crise et a chargé le secrétaire général de l'Union de wilaya de régler au plus vite le différend qui oppose le Comité de participations et le syndicat ArcelorMittal avant que cela ne dégénère. Avant cela, une réunion de délégués syndicaux avec la direction du complexe a été perturbée par des membres du CP accompagnés d'une dizaine de travailleurs dont l'un d'entre eux a agressé un des représentants des travailleurs au siège même de la direction devant le directeur général par intérim, M. Vincent Batteux. Cet incident a failli faire basculer le complexe dans des troubles et un autre affrontement entre les deux factions a été évité de justesse ; l'intervention des éléments de la sécurité interne a été salutaire. L'union de wilaya a adressé dernièrement une correspondance au directeur général du complexe par intérim dans laquelle elle condamne la décision de fermeture du siège du syndicat et l'interdiction d'accès aux membres du bureau syndical à l'usine. Ceci (NDLR) «est une atteinte au statut du syndicat d'entreprise et une violation des lois en vigueur, ce qui nous amène à vous rendre entièrement responsable de cette situation en votre qualité de directeur du complexe (…) Il est de votre devoir d'assurer la protection des représentants légaux des travailleurs», est-il notamment écrit. La lettre signée par M. Tayeb Hemarnia, secrétaire général de l'Union de wilaya (UGTA) rapporte entre autres que des éléments perturbateurs et opposés aux intérêts des travailleurs sont à l'origine des troubles et des agressions dont ont été victimes les syndicalistes. Suite à cela, la direction a ordonné la réouverture du siège du syndicat et appelé son secrétaire général à rejoindre ses bureaux, mais ce dernier refuse d'y entrer. «Ce n'est pas à la direction de décider de fermer et d'ouvrir le siège du syndicat et de me dire d'y entrer ou d'en sortir, j'y reviendrai avec une décision de justice pour que ce type de comportement ne se reproduise plus», nous a déclaré M. Kouadria. De son côté, l'UGTA a fait le ménage et les sanctions sont tombées avant-hier lors d'un conseil de discipline tenu au siège de l'union de wilaya de Annaba. Sur les 34 membres présents, 32 ont voté pour le retrait de confiance au secrétaire général de l'union locale de Sidi Amar et membre du CP au complexe sidérurgique, M. Bourfis H'cen pour son implication directe dans les événements qui ont secoué l'usine dernièrement, sanction entérinée par la Centrale syndicale qui a transmis son approbation pour cette mesure. La direction du complexe, quant à elle a, sur la base d'un rapport sur les affrontements qui ont eu lieu, licencié six agents de sécurité dont l'implication dans les événements a été prouvée et la décision a été affichée aux postes de garde pour interdire l'accès de ces derniers à l'usine. Mesure qui n'a pas du tout été appréciée par les membres du CP dont MM. Bouray et Bourfis qui s'étaient déplacés au poste de garde de Sidi Amar pour le fermer. La gendarmerie est encore intervenue pour rétablir la situation.