Photo : Riad De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Hier, vers 10 heures du matin au niveau du complexe sidérurgique ArcelorMittal d'El Hadjar, plus d'une dizaine d'individus s'étaient rassemblés devant le siège du comité de participation et avaient commencé à proférer des menaces et des insultes contre les partisans de M. Kouadria Smaïn, porte-parole des travailleurs, avant de prendre d'assaut ledit siège. Le groupe, chauffé à blanc, s'est rapproché de la porte et a tenté de la forcer avec des outils apportés de l'extérieur. Des travailleurs qui avaient observé la scène ont alerté leurs camarades qui sont accourus de tous les ateliers et unités du complexe. Plus d'une centaine d'ouvriers venus principalement du laminoir fil rond (LFR) ont envahi les lieux et ont arrêté les assaillants. Les travailleurs, très en colère, comptaient en découdre avec les intrus et une bataille rangée aurait eu lieu entre les 2 parties sans l'intervention de M. Kouadria, qui arriva rapidement pour calmer les esprits et libérer les personnes arrêtées pour les livrer aux services de sécurité de l'usine. Selon des informations recueillies sur place, ces individus ne travaillent pas au complexe et ont été conduits par l'un des fils du secrétaire général (sortant) du syndicat ArcelorMittal en conflit avec l'actuel porte-parole des travailleurs pour le contrôle dudit syndicat. «Ces personnes n'ont rien à voir avec le complexe, nous déclare ce dernier, ils ont été ramenés de l'extérieur pour semer des troubles et ainsi empêcher le bon fonctionnement de notre usine qui commence à retrouver sa stabilité. Nous avons pris un engagement avec la Centrale syndicale pour veiller à ce que l'usine continue à tourner normalement et à produire comme d'habitude en attendant le règlement du conflit. Nous tiendrons notre parole et rien ni personne ne pourra nous détourner de notre mission. Le complexe réalisera le programme de production arrêté quelles que soient les difficultés rencontrées.» Les intrus en question comptaient pénétrer dans le siège du comité de participation pour détruire certains documents et pièces administratives afin de fausser l'enquête qui sera certainement déclenchée au sujet du fonds social géré par le comité de participation. Rappelons que les travailleurs avaient dénoncé la dilapidation du fonds social et avaient signé une pétition (5 242 signataires) dans laquelle ils avaient demandé l'ouverture d'une enquête. Une plainte à ce sujet a été déposée il y a 2 semaines au niveau du procureur de la République près le tribunal d'El Hadjar.