La quatrième soirée du 5ème Festival national de la chanson chaabi, qui se poursuit jusqu'à mardi prochain au Théâtre national algérien (TNA), a été marquée par l'entrée en lice de cinq nouveaux finalistes. Dès l'entrée dans la grande salle Mustapha-Kateb du TNA, les nombreux présents sont plongés dans l'ambiance des quaadate chaabi d'antan, avec une scène richement décorée de tapis traditionnels, de plateaux de cuivre, sertis de théières finement ciselées aux reflets argentés et divers ustensiles cuivrés traditionnels nécessaires à une soirée généreuse et mémorable, ainsi que de luxueux pots de plantes symbolisant les jardins luxuriants déclamés dans la plupart des vers de la poésie du melhoun.Le premier finaliste à entrer sur scène est l'artiste algérois Zoheir Mazari, vêtu d'une tenue traditionnelle avec séroual «loubia», gilet de velours finement brodé et chéchia «stanboul». Accompagné de l'orchestre national de la musique chaabi, il entamera de sa voix émouvante une touchante quacida qui finira au bout d'une quinzaine de minutes par des louanges au prophète Mohamed. Sa prestation sera fortement applaudie.Il sera suivi par la talentueux interprète Sofiane Khoulali de Souk Ahras, qui enchantera les présents par un gracieux istikhbar suivi d'un inkelab percutant, fortement applaudi par les mélomanes présents qui ont suivi avec attention une quacida dédiée aux tourments de l'amour, scandant avec des trémolos dans la voix : L'amour et le temps ont les mêmes revavages […] et tous ceux qui me voient s'apitoient sur moi en se disant : pauvre de lui, l'amoureux !». A la dernière note, une salve d'applaudissements salue la prestation du candidat qui a su transcender le trac de la compétition pour offrir un récital digne de ce nom.La thématique des affres des sentiments amoureux, plus précisément les souffrances dues à l'éloignement et à l'absence de l'être aimé, dont l'absence ronge l'âme et le cœur de l'amoureux jusqu'à perdre la raison, était le sujet principal de l'interprétation de la quacida du candidat Belkacem Bourrai, venu de Béjaïa, vêtu d'une kachabia en soie immaculée et coiffé d'un terbouche.Puis ce fut au tour du finaliste Ahmed Berri, de Jijel, d'être fortement applaudi dès son entrée sur scène, vêtu d'un costume classique aux couleurs sombres. C'est avec talent qu'il rendra hommage au regretté chanteur chaabi Kamel Messaoudi à travers une poignante chanson sur les disparités sociales et l'injustice de la vie. La compétition de cette quatrième soirée a été clôturée par l'interprétation du candidat de Mostaganem, Mehdi Benaired, d'un medh religieux. Le commissaire du festival Abdelkader Bendamache a déclaré, en marge de la soirée, qu'«aujourd'hui, nous sommes arrivés à près de la moitié du festival et nous pouvons faire déjà un premier constat, d'une part, sur la qualité du niveau des finalistes, qui sont montés jusqu'à présent sur scène et, d'autre part, sur la réussite des journées pédagogiques où l'on décèle une réelle soif d'apprendre chez les finalistes présents à 100% à tous les master-class organisés. Ce qui est de très bon augure pour l'avenir du chaabi qui, désormais, aura une base de plus en plus solide chez la relève».Après la première partie de la soirée dédiée à la compétition, les présents ont eu droit à un intermède poétique avec la déclamation du célèbre poème de M'hamed Benslimane Saki baki par la voix enroué de Nessreddine.La seconde partie de la soirée a été animée par le chanteur professionnel de la musique chaabi, Abdeslem Derouache, qui a littéralement transporté les présents dans une ambiance de recueillement et de piété avec l'interprétation d'une série de medh et de chants religieux en éloge au Prophète et à la clémence de Dieu, sous le tonnerre d'applaudissements des présents qui ont salué sa talentueuse interprétation. S. A.