Bonne nouvelle pour les mélomanes et les passionnés de la chanson chaabia, car vendredi prochaine en soirée, s'ouvrira au Théâtre national algérien (TNA) Maheiddine Bachtarzi, le troisième Festival national de la chanson chaabie, a déclaré, lundi dernier à l'APS, M. Abdelkader Bendameche, commissaire de ce rendez-vous artistique annuel. Cette manifestation, qui vient égayer les veillées ramadhanesques, verra la participation de 30 artistes, ainsi que 16 autres interprètes. Le festival, selon le commissaire, a pour objectif «la découverte de jeunes talents et l'émergence d'une nouvelle génération d'artistes du chaabi ainsi que le développement de ce genre musical ancestral». S'agissant de ce qui marquera ce rendez-vous artistique et festif, M. Bendameche dira que «la nouveauté de cette 3e édition du festival, qui se veut un large forum au cours duquel sera mis en place tout un programme de communication du savoir et de la connaissance en la matière, réside dans le passage sur scène de jeunes amateurs hors concours». Le festival qui a pris la couleur «concurrentielle» a débuté au mois d'avril dernier avec les phases éliminatoires à travers plusieurs wilayas, pour arriver à la demi-finale fin juillet. Il sera clôturé, le 25 septembre prochain, par une cérémonie de remise des prix aux gagnants du concours. La manifestation est également une opportunité pour rendre hommage à l'un des artistes les plus célèbres de la chanson et de la musique chaabies, le défunt Mohamed El Badji, plus connu sous le sobriquet de «cheikh EI Baz». L'interprète de Ya Bahr Ettofan est né en 1933, et est décédé en 2003. Mohamed El Badji était tout d'abord un moudjahid. Dès son jeune âge, il s'est lancé dans la musique. Il était musicien, compositeur, parolier et interprète, et adhéra très jeune au mouvement scout où il s'imprégna de musique traditionnelle qu'il approfondira aux côtés de Kaddour Abderrahmane dit Cheikh Kanoun. A 18 ans, le musicien participe à l'animation des fêtes familiales. Durant la grève des 8 jours, en 1957, le jeune militant fut arrêté, torturé et condamné à mort par les autorités coloniales. Mohamed El Badji n'a été libéré qu'à l'indépendance, ensuite il travaillera comme fonctionnaire au ministère de la Justice tout en continuant la composition de musiques et l'écriture de paroles qu'il mettra à la disposition des grands interprètes du chaabi, à l'image de Boudjemaa El Ankiss, Amar Ezzahi, Ahssen Saïd, Aziouez Raïs et de beaucoup d'autres artistes. «Cheikh El Baz» était un musicien membre de l'ensemble musical de la Radio et Télévision algériennes (RTA), dirigé à cette époque par les chefs d'orchestre Abdelwahab Salim et Boudjemia Merzak. Il composera aussi pour Seloua, Rabah Driassa, Khelifi Ahmed et Faïza El Djazaïria. L'artiste a à son actif plusieurs chansons, reprises par des dizaines de chanteurs, des chansons qui s'écoutent encore, car ce sont des œuvres à textes. Parmi ses chansons éternelles, ont peut citer : Hadi mouda oua enta ghrib, Alik el hana oua edhamane, El oueldine, Ya kebdi ouldi Alach, Meknine ezzine et Ya Bahr Ettofan qui sont, jusqu'à nos jours, toujours d'actualité. Pour rappel, le festival a été créé à l'initiative du ministère de la Culture et institué par arrêté du 13 juillet 2005 dans le cadre d'une vaste mise en place de festivals culturels en Algérie. T. L.