Les violents combats se poursuivent à Mogadiscio, depuis plusieurs jours consécutifs, entre les insurgés islamistes du Shebab et les forces gouvernementales soutenues par les troupes de l'Union africaine (Amisom), faisant de nombreuses victimes civiles. Plusieurs dizaines de victimes civiles, la plupart fauchées par des tirs au mortier, ont péri dans ces affrontements depuis la semaine dernière, début d'une vaste offensive des Shebab qui se réclament d'Al Qaïda, contre le gouvernement somalien de transition (TFG, Transitional Federal Government) et l'Amisom. Les affrontements se poursuivent sur plusieurs lignes de front de la capitale, alors que des échanges de tirs d'artillerie entre les belligérants ne s'arrêtent pas jour et nuit. Selon des témoignages rapportés par les agences de presse internationale, de nombreux civils ont trouvé la mort par des tirs d'obus de mortier qui se sont abattus sur des habitations. Le service des ambulances de la capitale a indiqué avoir collecté dix-huit blessés mercredi dernier. Selon la même source, une centaine de blessés avaient été recensés la veille, depuis le début des combats lundi dernier. Les belligérants affirmaient avoir progressé et infligé une défaite au camp adverse, mais ces affirmations ne pouvaient pas être vérifiées de source indépendante. «Les combats ont repris avec intensité ce matin et les forces du gouvernement ont avancé au-delà des positions ennemies, ils [les Shebab] ont perdu beaucoup de combattants», a affirmé le colonel Mohamed Adan, un officier supérieur des troupes gouvernementales. «Nos moudjahidine sont passés à l'attaque ce matin vers 5h30 et ont pénétré plusieurs positions défensives du gouvernement apostat et des envahisseurs chrétiens qui les soutiennent», a affirmé de son côté un porte-parole militaire des Shebab, Sheikh Abdiaziz Abu-Muscab. «Grâce à Dieu, nous avons tué beaucoup de leurs soldats, et les moudjahidine contrôlent maintenant plusieurs de leurs positions», a déclaré ce porte-parole. «Le gouvernement apostat ne contrôle plus qu'une des quatre routes principales de Mogadiscio, et avec l'aide de Dieu, nos combattants couperont cette route aujourd'hui et couperont ainsi les lignes d'approvisionnement de l'ennemi», a ajouté Abu-Muscab. Le porte-parole de l'Amisom, le major ougandais Ba-Hoku Barigye, a démenti ces déclarations. «Nous tenons toujours nos positions. Ni le gouvernement ni l'Amisom n'ont reculé, ces types [les Shebab] lancent les mauvais messages au mauvais moment, avec des violences en plein Ramadhan, mais ils ne peuvent pas pénétrer nos positions», a assuré le major ougandais. «Nous tiendrons fermement, il n'y a pas de raison de s'alarmer, la situation est sous contrôle», a-t-il ajouté. Les Shebab tiennent l'essentiel du centre-sud de la Somalie. Le TFG ne contrôle que quelques quartiers de Mogadiscio, avec le soutien de 6 000 soldats ougandais et burundais de l'Amisom, déployés dans des secteurs stratégiques comme l'aéroport, le port, la présidence et plusieurs importants carrefours. R. I.