Photo : Riad De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Les conditions de traitement et de préservation des anciens vergers de la région de Kabylie se sont nettement dégradées ces dernières années et le renouvellement de l'arboriculture à travers la «politique de conversion» vers les fruits et la production du miel des responsables du secteur de l'agriculture de la wilaya de Tizi Ouzou tardent à donner des résultats à la hauteur des potentialités naturelles reconnues optimales. L'agriculture de montagne qui pourrait comprendre un ensemble d'actions visant à mieux entretenir et à cultiver d'autres terroirs de l'arboriculture n'est pas répandue, les aides et le soutien faisant défaut dans la majorité des cas et les incendies criminels et autres qui achèvent les efforts de fellahs têtus, lesquels, dans ces nombreuses contrées abandonnées de Kabylie, constituent les agents économiques exclusifs en l'absence totale d'un tissu industriel ou économique. Le présent est presque désespérant et l'avenir socio-économique plus que sombre à moins d'un sursaut de la population locale pour la prise en main pérenne de son devenir au sein d'une nature riche et abondante et assurer son indépendance alimentaire, du moins en ce qui concerne les produits de base.La situation catastrophique, plus proche d'un processus accéléré d'extinction des oliveraies et des cerisaies renvoie le véritable topo de l'arboriculture dans la région de Kabylie aux prises avec un sous-développement chronique et dont les raisons et les conséquences sont d'autant plus inquiétantes que douteuses. À titre d'exemple, il y a environ une quinzaine d'années, les vergers de Tizi Ouzou étaient riches de près de 300 000 cerisiers de nombreuses variétés cultivés sur autant d'hectares ; actuellement, il n'en resterait qu'un peu plus de 1 000, plantés sur 900 ha. Concernant les cerisaies, certains cultivateurs ont même évoqué des actions de contamination par parasites des cerisiers pour des considérations politiques liées aux soubresauts et révoltes spontanées sous le parti unique au milieu des années 1960 et 1970. Aux autorités de prouver le contraire surtout que des solutions pas chères du tout pour la régénération des vergers asséchés de la Kabylie où sont concentrés plus de 40% des cerisaies d'Algérie sont à la disposition des concernés ! D'autre part, le manque de soins des arbres fruitiers par les fellahs et l'abandon presque généralisé des actions de nettoyage des superficies immédiates des champs par l'ouverture, par exemple, de pistes et de pare-feu en raison d'un certain relâchement dans le rituel de l'entretien des vergers induit par les aléas de la vie dite moderne et la rareté sinon la cherté des produits phytosanitaires et autres moyens matériels y sont pour beaucoup dans la situation de dépérissement des oliveraies, des cerisaies et des figueraies en Haute Kabylie.Cela dit, les incendies continuent de faire disparaître des centaines ou des milliers d'arbres fruitiers chaque été en Kabylie. Ainsi, selon un bilan de la Direction des forêts de la wilaya de Tizi Ouzou, près de 10 000 oliviers sont partis en fumée dans trente et un incendies qui se sont déclenchés du 1er juin au 21 août dernier. A la même période de l'année 2009, 18 300 oliviers ont été détruits par 121 incendies, a annoncé la même source. Une véritable catastrophe écologique et économique pour une région qui n'a pas été dotée d'infrastructures économiques ou industrielles capables de lui garantir un minimum de quiétude sociale et de fixer sa population qui la fuit actuellement.En fait, qui se souvient de la promesse faite par les plus hautes autorités du pays quant à la labellisation des produits du terroir en Kabylie tels que la figue et l'huile d'olive ?