L'Assemblée populaire nationale ne veut pas de commission d'enquête sur la corruption. A une requête adressée, le mois de juillet, par plusieurs députés, le président de l'APN a dit niet.Dans une correspondance adressée, le 2 septembre dernier à Ali Brahimi, initiateur de la demande, Abdelaziz Ziari écrit : «(…) votre demande n'est pas en cohérence avec les textes constitutionnels et législatifs relatifs à la constitution de commissions d'enquête (…)» Pis, il ajoute plus loin que «le sujet de la demande doit concerner une affaire bien précise, alors que votre demande concerne un sujet général qui ne touche pas à un secteur bien précis ou une institution indiquée (…)». Cette décision est «un subterfuge prétendument juridique», selon un communiqué signé par le député Ali Brahimi. Selon lui, «la corruption est un délit pénal en soi et suffisamment précis et identifié». «Je note (…) que cette réponse négative a été différée jusqu'à la session d'automne pour permettre au pouvoir d'organiser sa première riposte à une initiative parlementaire qui lui avait créé une véritable gêne dans ses propres rangs».Ce refus ne pousse pas les initiateurs de la commission à baisser les bras puisque Ali Brahimi et ses camardes comptent déposer une nouvelle demande de commission. «Cette fois-ci, nous allons spécifier les affaires de corruption. Nous demanderons, par exemple, une commission d'enquête sur l'affaire Sonatrach», a-t-il indiqué dans les couloirs de l'Assemblée. Cela dit, le député de Bouira reste convaincu qu'il recevra une fin de non-recevoir. «Ils vont nous dire que l'affaire est du ressort de la justice», a-t-il prédit. Une demande signée par vingt-cinq députés a été introduite au bureau de l'Assemblée populaire nationale au mois de juillet dernier. Elle porte sur la constitution d'une commission d'enquête parlementaire sur les affaires de corruption.Selon le règlement intérieur de l'Assemblée, une proposition doit être entérinée au moins par vingt et un députés pour être acceptée par le bureau. A. B.