Les banques publiques ne seront pas ouvertes au capital étranger. «Le ministre des Finances l'a dit à notre député, lors de la réunion de la commission des finances de l'APN.» Ces propos sont de Mme Hanoune qui intervenait, hier, lors du rapport de clôture de la première session ordinaire du comité central (CC) après la tenue du sixième congrès d'août dernier. Toutefois, M. Karim Djoudi n'a donné aucune garantie pour ce faire. Interrogée par la Tribune, Mme Hanoune indiquera que le grand argentier du pays a donné un engagement sur ce point. «Ceci dit, c'est un engagement qui n'est pas une garantie suffisante. Ils auraient pu introduire une disposition dans l'ordonnance relative à la monnaie et le crédit consacrant justement la non-ouverture des banques publiques au capital étranger dans le cadre du partenariat. De toute façon, nous introduirons une proposition de loi pour amender cette disposition.» La secrétaire générale du Parti des travailleurs a rendu compte, devant la presse, des travaux du CC dans lequel sept points étaient inscrits à l'ordre du jour. Les ordonnances déposées à l'APN (Cour des comptes, monnaie et crédit, transfert des capitaux, LFC 2010, lutte contre la corruption) ont fait l'objet d'un examen approfondi. Le CC a estimé que ces textes traduisent l'approfondissement de la nouvelle orientation économique du pays. Il a cependant déploré l'abrogation de deux dispositions contenues dans l'ancienne version de la loi relative à la prévention et à la lutte contre la corruption. Il s'agit de la dépossession des chefs de groupe parlementaire de transmettre les dossiers de corruption à la Cour des comptes. «C'est pourtant un droit démocratique. Cela signifie que l'Etat ne fait plus confiance à l'Assemblée en raison de sa nature. Et prouve, si besoin est, qu'il faut absolument se diriger vers de véritables réformes politiques. Les actuelles institutions sont devenues obsolètes», renchérit Mme Hanoune et d'ajouter : «Il faut supprimer l'amalgame entre le politique et le monde des affaires. Nous ne voulons pas devenir comme l'Egypte où les hommes d'affaires ont leurs représentants par le biais d'un quota qui leur est destiné. Nous ne sommes pas ‘'ultimatistes''. Nous sommes prêts à discuter avec l'ensemble des partis politiques pour préparer des élections libres.» Revenant sur les ordonnances et ce qu'elle qualifie de correctifs apportés dans le cadre du retour du rôle de l'Etat en matière économique, elle dira que son parti n'est pas d'accord pour que le partenariat 51/49 inclue le privé algérien. «Nous sommes pour que le secteur public soit le seul concerné. Le privé peut être un prête-nom pour les entreprises étrangères.» Bien entendu, elle ne mettra pas tous les privés dans le même sac, mais a insisté sur le privé compradore. Mme Hanoune abordera les revendications des intendants que son parti soutient. Des revendications, dira-t-elle, que même l'UGTA reconnaît. Le secteur de l'éducation a été largement débattu lors du CC. Lequel s'est opposé au contrat de performance annoncé par Benbouzid. «L'éducation ne produit pas des boulons. Le contrat de performance signifie que des directeurs d'établissement seront contraints de falsifier les résultats pour préserver leurs postes.» A propos des menaces de Benbouzid de licencier tout fonctionnaire de son secteur qui se serait absenté de son poste trois jours sans justificatifs, elle dira que le PT allait s'adresser au ministre de l'Education pour vérifier la véracité de cette déclaration. Auquel cas, c'est une remise en cause du droit de grève, une violation de la loi relative aux relations de travail et au statut général de la Fonction publique dont les dispositions prévoient les procédures disciplinaires. F. A.