Rien ne va plus dans l'entreprise Infrafer depuis quelque temps. Les travailleurs appuyés par leur syndicat d'entreprise et l'Union locale de l'UGTA (Union générale des travailleurs algériens) ont décidé de passer à l'action. Et pour cause, le non-paiement de leurs salaires depuis déjà 4 mois coïncidant en plus avec des événements qui engagent beaucoup de dépenses : le Ramadhan, la fête de l'Aïd et la rentrée scolaire. Les employés revendiquent aussi un plan de charges pour sauvegarder les intérêts de leur entreprise. M. Messaoudi Mokdad, secrétaire général de l'union locale UGTA-Rouiba, qui soutient les travailleurs, ne mâche pas ses mots et nous signale qu'«il s'agit d'une programmation pure et simple de la mort» de cette entreprise dont les compétences ne sont plus à prouver. Le non-paiement des salaires des employés est dû au fait que l'entreprise n'arrive plus à recouvrer ses créances s'élevant à 300 milliards de centimes. «Si ces créances sont recouvrées, le problème des salaires ne se posera plus», explique notre interlocuteur. Et d'ajouter : «En tout cas, il y a un très grand point d'interrogation et on ne comprend pas pourquoi on ne veut pas régler les créances de l'entreprise.» A ce problème des créances s'ajoute l'absence d'un plan de charges pour faire vivre l'entreprise. Car, fera savoir M. Messaoudi, la société «s'est vu retirer deux grands marchés de 1 400 milliards de centimes qu'elle a décrochés dans l'ouest du pays par voie d'un appel d'offres pour l'attribuer à des privés». «Nous ne comprenons d'ailleurs pas le pourquoi de la chose», indique encore ce responsable de l'union locale de Rouiba.Les travailleurs au nombre de 1 400, se retrouvant sans salaires, ont jusqu'ici pris leur mal en patience depuis des mois en attendant un geste des autorités concernées qui ont été saisies par le directeur de l'entreprise et par le syndicat, sans pour autant qu'une solution pointe à l'horizon. En effet, M. Haroudi Kamel, membre et porte-parole du syndicat d'entreprise, a signalé que tous les concernés de près ou de loin par ce problème ont été saisis, à savoir le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, les ministres des Transports et des Travaux publics, la SGP, et ce, depuis le mois de mai dernier. Aucune réponse des pouvoirs publics, insiste-t-il, avant de joindre sa voix à celle du SG de l'union locale : «On dirait qu'il s'agit d'une préméditation de la mort de l'entreprise» insistant, lui aussi, sur «l'annulation des marchés qui lui ont été attribués».Pour faire face à tous ces problèmes et leur trouver une solution, le syndicat compte mener son combat et recourir à tous les moyens légaux pour recouvrer les droits des travailleurs. La première démarche consiste à faire un regroupement, d'ici la semaine prochaine, pour attirer l'attention des pouvoirs publics. Ces derniers répondront-ils aux revendications des travailleurs ou continueront-ils à faire la sourde oreille au risque de voir pourrir la situation ? Attendons pour voir. B. A.