Les travailleurs relevant de quelque 80 entreprises publiques de la zone industrielle de Rouiba, maintiennent leur mot d'ordre de mobilisation massive, conclu de commun accord, voilà quarante-huit heures. Il s'agit, a-t-on déjà informé, d'organiser le mercredi 24 mai prochain, un sit-in d'envergure en plein centre ville de Rouiba, où serait brandie une même plate-forme de revendications qui reprend les préoccupations de l'ensemble des entreprises concernées. Ce mouvement est chapeauté par l'union locale de Rouiba, qui coordonne actuellement toute l'action intersyndicale. Elle dépend à son tour de l'Ugta (Union nationale des travailleurs algériens). Le dernier rassemblement en date vient donc d'avoir lieu au siège de l'Eptvc (Entreprise publique de transport des voyageurs) ex-SNTV, où près de sept cents travailleurs s'inquiètent pour leur devenir. De l'avis du SG du syndicat d'entreprise de cette même unité, M.Mesdoui Mohamed, il est reproché aux différents responsables de ne pas associer les travailleurs aux décisions importantes qui déterminent le sort de leur entité économique. De fait, il pointe du doigt une opacité dans la gestion, voire une totale absence de communication avec le partenaire social. Ce qui grève sérieusement, ajoute-t-il, les chances d'un management réussi. A l'entendre «les travailleurs ont jusque-là fait d'énormes et suffisamment de sacrifices, sans voir le bout du tunnel». Il rappelle les déboires de ces derniers qui ont commencé , «il y a belle lurette!», lorsque déjà en 1999 près de 2200 salariés de l'ex-SNTV ont été licenciés sans autre forme de procès. Alors que ceux qui y sont encore voient «leurs salaires amputés de 20%.» Aujourd'hui et alors que l'heure des privatisations et des filialisations tous azimuts a déjà sonné, les travailleurs jugent leurs craintes justifiées. Ils demandent à ce titre aux pouvoirs publics et autres responsables directs de «tenir leurs promesses» et d'agir, en dépit des contraintes de l'heure, en conformité avec les textes en vigueur. Ne serait-ce que par respect et considération aux travailleurs, à leur dignité. Par égard également au partenaire social. D'aucuns dénoncent «le travail de sape et de bradage du patrimoine de l'entreprise, souvent mené dans l'ombre». Plus que jamais donc ces travailleurs en colère exigent de «jouer cartes sur table» bien que dans leur majorité ils disent n'avoir plus rien à perdre dans un environnement actuel où les enjeux sont autres. Néanmoins, ils mettent en garde contre d'éventuels dérapages au cas où le mépris venait à sévir plus longtemps.