C'est presque l'asphyxie au niveau du groupe EPLF de Boumerdès où plus de 467 travailleurs appartenant aux filiales MCCES et VRD sont sans salaire depuis plus de trois mois. “Nous traversons une situation extrêmement critique”, nous a indiqué hier Mme Messous, secrétaire du syndicat d'entreprise de l'EPLF, qui craint une réaction des travailleurs surtout à la veille de l'Aïd El-Adha, précise-t-elle. “Si cette situation perdure, il y a risque de détérioration du climat social”, a-t-elle indiqué. Un avis partagé par les autres syndicalistes de l'EPLF et même par les responsables locaux de l'UGTA qui affichent eux aussi leur inquiétude sur la situation que traverse l'EPLF d'autant plus que certains directeurs de filiales auraient même proposé aux représentants des travailleurs certaines mesures pour ne pas toucher à la pérennité de l'entreprise. “On ne nous a pas encore précisé la nature de ces mesures, mais on évoque déjà des congés sans solde et des chômages techniques, en attendant le pire”, nous a précisé un syndicaliste. Et d'ajouter : “Si ces mesures venaient à être appliquées, cela équivaudrait à des compressions d'effectifs déguisées. Ce qui est en contraction avec les maintes promesses des pouvoirs publics que les emplois seront maintenus.” L'union de wilaya UGTA de Boumerdès a envoyé, hier, une délégation du syndicat d'entreprise, conduite par M. Aïssaoui, pour s'entretenir avec M. Telli, le chargé des conflits au niveau de la centrale syndicale. Ce dernier aurait même promis, selon un membre de cette délégation, de saisir le ministre de la Participation et la Société de gestion et de participation (SGP) pour la régularisation des arriérés de salaires des travailleurs. Par ailleurs, dans une lettre adressée au SGP, le syndicat d'entreprise a demandé la prise en charge des arriérés de salaires des deux filiales ainsi que les salaires de tout le groupe EPLF. Le syndicat d'entreprise parle dans sa lettre de “risque de cessation de paiement des salaires des 897 employés suite à la décision de gel de l'activité commerciale, seule source de financement de l'EPLF”. Pour éviter le pourrissement de la situation, le syndicat demande l'autorisation de “poursuivre des actions de commercialisation de locaux commerciaux engagés bien avant la promulgation de la décision de geler l'action de vente pour permettre, dit-il, la relance des programmes en cours”. “Ceci permettra non seulement de faire face aux salaires mais également de redynamiser les programmes à l'arrêt”, ajoute le syndicat. En plus de la masse salariale évaluée à plus de 28 millions de DA, le groupe fait face à des problèmes de paiement des situations de travaux dont le montant s'élève à plus de 650 millions de centimes et dont l'ex-PDG, M. Selkim, avait demandé fin septembre 2008 la prise en charge. M. T.