Comme l'année précédente, la manifestation à laquelle a appelé hier le Rassemblement Actions Jeunes (RAJ) pour commémorer le 22ème anniversaire des événements historiques du 5 Octobre 1988 a été interdit, voire réprimé. Les services de sécurité, dépêchés sur les lieux, ont vraisemblablement été instruits d'empêcher que la manifestation ait lieu. Prévue à midi (12 h) à la place des Martyrs (Alger), celle-ci a vite pris fin et les manifestants ont été dispersés. Les forces de l'ordre ont, en effet, intimé l'ordre aux animateurs de RAJ, à leur tête son président Hakim Addad, de quitter illico presto les lieux. Ce dernier sera empêché de procéder au dépôt de gerbes de fleurs sur le kiosque érigé au milieu de la place. De même qu'il ne pourra achever la lecture de la déclaration rédigée pour la circonstance. Un jeune militant et deux citoyens ont, à leur tour, été arrêtés par les services de sécurité pour être conduits au commissariat le plus proche. Si, pendant les minutes qui ont précédé la manifestation, ces derniers étaient peu visibles, donnant à penser que le rassemblement allait être toléré, leurs rangs grossissaient peu à peu à mesure que le nombre des manifestants croissait. A ceux-là se sont ajoutés de nombreux curieux qui voulaient s'enquérir de la suite qu'allaient prendre les choses.Ne voulant pas laisser cette répression des autorités passer inaperçue, l'association RAJ a tenu à rendre publique, quelques heures plus tard, une autre déclaration de dénonciation. A travers celle-ci, les animateurs de RAJ ont relevé «la féroce répression» qui s'est abattue sur les manifestants ayant répondu présent à leur appel. «Nul n'a été épargné, pas même les deux victimes de la répression d'Octobre 88, venus participer au rassemblement. Le membre du RAJ et les deux autres citoyens qui ont été interpellés ont finalement été relâchés suite aux négociations avec les responsables de la police locale», informe-t-on. «Le RAJ salue le courage des citoyens(es) présents(es) et fait le serment qu'Octobre 88 ne tombera jamais dans les oubliettes. Libérez la liberté, la liberté fera le reste !» conclut le communiqué. Notons parmi les personnes présentes au rassemblement, l'Association des victimes du 5 Octobre (AVO), la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH), SOS disparus, des militants du FFS, le député Ali Brahimi (RCD), M. Filali, député d'El Islah… Au bout d'une demi-heure seulement, la manifestation a dû prendre fin après que les manifestants eurent été dispersés. M. C.