De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Sur papier, le nombre des associations culturelles censées jouer le rôle de promoteur auxiliaire dans la diffusion de la culture à travers la wilaya de Constantine donnerait le tournis à qui consulterait la liste. On en dénombre plus de 200 agréées par l'administration locale. Cependant, dans cette foultitude, rares sont celles qui réellement activent sur le terrain, répondent aux sollicitations des citoyens et travaillent à l'organisation ou la promotion d'événements et autres activités.Pourtant, si les associations ont toujours été marginalisées par l'administration et les responsables locaux qui ne s'intéressent à une association que s'ils peuvent les utiliser à des fins politiques, ce n'est, semble-t-il, plus le cas aujourd'hui, du moins en ce qui concerne la Direction de wilaya de la culture, dont le premier responsable, M. Foughali, n'a cessé d'inviter toutes les associations à se rapprocher de la direction et à s'impliquer activement et concrètement dans la vie culturelle locale avec des programme bien ficelés et des objectifs bien ciblés. «Nous bannissons toutes sortes d'exclusion ou de marginalisation d'une quelconque association. Que toute association en possession d'un programme clair, prolifique se présente auprès de notre organisme pour délimiter un champ d'action», réitère le directeur de la culture.Ainsi, avec cet appel on ne peut plus clair, le doute semble être dissipé sur «le black out» auquel de nombreuses associations et initiatives individuelles sont confrontées. D'ailleurs, les responsables d'associations n'hésitent pas à montrer du doigt les pouvoirs publics qu'ils accusent d'incompréhension et de démission quant au soutien, financier notamment, des initiatives et projets culturels. Ces accusations sont évidemment d'emblée démenties par les acteurs et responsables culturels locaux qui estiment qu'ils ont toujours défendu la «cause» de l'artiste ; pour preuve, soutiennent-ils, «l'année dernière on comptait seulement trois associations culturelles à Constantine qui auront bénéficié d'une aide financière de la tutelle. Alors que pour cet exercice, ce nombre est passé à sept». Un essor, selon le directeur de la culture, qui est justifié par le contrat-programme exigé par la direction et approuvé par la tutelle. Ainsi, les sept associations culturelles ont empoché une subvention, quoique symbolique, qui a permis à chacune de bénéficier de 150 000 dinars pour activer. On trouve dans le lot d'associations de la musique aïssaoui, du malouf, du théâtre, de la musique moderne… soit un canevas qui tente de couvrir le plus d'activités. L'association Mourid Ettariqa El Aïssaouia ralliera aujourd'hui les Emirats arabes pour prendre part à une manifestation. Deux communes sont représentées dans ce premier groupe d'associations fraîchement «agréées» par la Direction de wilaya de la culture. Il s'agit des communes d'Ouled Rahmoune et de Hamma Bouziane qui sont respectivement présentes à travers les associations El Affaf Athaqafia et Dounia Lil.Au même chapitre, des aides supplémentaires sont accordées aux associations qui se démarquent de la rituelle figuration. Autrement dit, celles qui font preuve de créativité dans l'élaboration de leurs programmes d'action. L'exemple le plus éloquent est celui de l'association d'astrologie Sirius qui a dépassé les frontières et cumule autant de considération. Pour ce qui est de la réglementation régissant les associations, dont le mouvement associatif en général, la plupart et détentrice d'agrément délivré par la wilaya. Ce qui amène à dire que tout ce flux est autorisé à activer. Mais il advient de chercher les véritables âmes douées soucieuses de diffuser au plus loin les arts et la culture en général. Souvent, les responsables locaux butent sur la problématique de l'espace destiné à la pratique artistique. Paradoxal ! La majorité des associations, avant de bénéficier de leur approbation leur ouvrant droit à l'activité, sont tenues de consigner dans leur dossier l'adresse où se pratiquera leur activité. Néanmoins, le contraire se produit si l'on met en relief leurs doléances près les pouvoirs publics. Outre la sempiternelle requête pour bénéficier des mannes, elles ambitionnent de décrocher un lieu décent pour s'exercer. Questionné à ce sujet, le directeur de la culture se dit étonné par cette attitude tout en affichant une «compréhension» pour les groupes omniprésents par leur spectacles et ce, en leur octroyant des aires dans la grande salle de Malek Haddad : «Avant de délivrer un quelconque consentement au sujet d'une telle association, celle-ci est censée bénéficier au préalable d'un espace qui lui est propre. Comment se fait-il qu'après la délivrance de l'agrément, elles souhaitent avoir des ateliers ?» N'empêche que les potentialités effectives sont assistées pour produire. «A titre d'exemple, l'Orchestre symphonique du maalouf répète à El Khalifa», soutient M. Foughali. En somme, si les pouvoirs publics déboursent souvent pour avoir un effet boomerang sur les calendriers officiels des activités culturelles, il existe des initiatives qui hibernent pour n'avoir aucune «adhésion» au programme préétabli. Celles-là consomment en solo sinon en petit cercle fermé leur créativité ainsi que leur talent… croisant les doigts pour d'autres perspectives qui les intègreraient pour espérer un maillage optimal de la culture et des arts intra ou extra-muros.