De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi «Ils sont beaucoup plus revendicatifs qu'actifs», c'est l'appréciation faite sur les différentes associations et comités de quartiers censés assainir, prévenir et sensibiliser le citoyen pour mieux préserver son environnement. A vrai dire, la notion du bénévolat instinctif n'est pas encore ancrée dans les mentalités des citoyens. «C'est toute une culture à inculquer pour rendre les habitants des cités soucieux de préserver l'espace où ils résident», dira un responsable. Une didactique qui demeure sans nul doute en quête de mesures draconiennes et répressives se traduisant par des contraventions dressées aux différents «pollueurs». Une hirondelle ne peut faire le printemps A maintes reprises, les autorités locales menacent de recourir à cette solution finale, en vain. La décision ne voudrait pas sortir des tiroirs au grand dam de la dégradation de l'environnement. Dire que la wilaya de Constantine est dotée de quelques associations attentives aux espaces verts, à l'image de celle relative à la protection de l'environnement (ANPE) qui anime parfois des émissions radiophoniques en guise de sensibilisation de la société, ou encore l'association «flambeau vert». Sans omettre l'association CRI qui aura fait un grand pas en dépolluant le Rhumel et ce, en collaboration avec la Protection civile. Il faut dire qu'en matière de préservation de l'environnement celle-ci aura balayé une grande partie du milieu «crasseux» à Constantine et devrait servir d'exemple aux autres mécènes du genre. Par ailleurs, des comités de quartiers, notamment ceux des cités populeuses, activent à travers les secteurs urbains du chef-lieu. Benchergui, Zaouch, Oued El Had, Daksi sont des espaces à forte concentration d'habitations, et dont chaque cité est représentée par un délégué. Il y a à peine 6 mois, un bureau consultatif communal avait été mis en place. La mission dont il a été chargé consiste à procéder au recensement des problèmes de chaque cité. Des doléances des résidants seront exposées à la municipalité. Les dernières intempéries enregistrées à Constantine avaient dévoilé, du moins, un rôle de ces comités, exprimé par de longues accusations envers le secteur urbain d'El Kantara en raison des désagréments causés à la cité Emir Abdelkader. Des actions sporadiques pour d'innombrables attentes Cependant, la direction de l'assainissement et de l'environnement affiliée à la commune joue le rôle de pourvoyeur vis-à-vis de toutes ces associations, tous types confondus. Autrement dit, elle les dote en outillage mais aussi en arbres quand il s'agit de reboisement. «Il est des associations effectuant un travail qui mérite d'être signalé. Mais au-delà de l'aspect lié aux espaces verts, il faut avouer que la majorité des membres se croisent les bras, notamment lorsqu'il s'agit d'actions d'assainissement», devait confier le directeur du secteur, qui ajoutera : «Pourtant notre organisme ne ménage aucun effort pour les doter en outils nécessaires.» Il va sans dire que le mouvement associatif s'attache plus aux revendications qu'à l'intervention sur le terrain pour donner l'exemple aux citoyens de «mettre la main à la pâte» afin de dépoussiérer la face cachée des immeubles. Pour cela, nous citerons l'exemple de la cité Cilloc, dont le talus déborde de débris et détritus, offrant un spectacle hideux. Hélas, aucune partie ne s'implique en boucle, quitte à donner des contraventions collectives aux habitants ! Contrairement à cela, il ne faut pas faire l'impasse sur quelques louables initiatives engagées aux abords des cités résidentielles et qui relèvent du seul engagement du citoyen. Laisser-aller, incivisme et vandalisme aggravent la situation Des actions devraient être multipliées à travers la circonscription sans attendre que les services communaux interviennent dans des prises en charge indubitablement du ressort de la population. Sur un autre plan, il convient de mettre en exergue l'état désastreux de quelques bâtisses, notamment celles appartenant à l'Office public de gestion immobilière. Une autre façon d'éclairer sur le degré d'incivisme des citoyens. Combien de cages d'escalier manquent d'éclairage pour une simple lampe de 30 DA ? Combien de carreaux sont brisés sans être remplacés ? Et l'on passe sur les fuites d'eaux aux alentours des câbles électriques. Sans citer d'autres désagréments sonores… Est-ce à dire que ces difformités n'appellent que la main des pouvoirs publics ? Loin s'en faut. Pour protéger une habitation contre ce remue-ménage il importe d'évoquer un autre sujet : le voisinage. Et il serait difficile de réunir beaucoup de personnes pour faire l'unanimité sur un simple sujet de nettoiement. Cela est visible dans quelques cités à Constantine, Boussof, 5 Juillet, Ziadia… Si les services compétents doivent redoubler d'efforts pour offrir le bien-être au citoyen, il revient également à ce dernier de retrousser ses manches et de «mouiller le maillot» pour en faire autant. Débris, déchets, vandalisme, manque d'entretien… toute cette anarchie est en grande partie générée par les comportements «inciviques» de l'homme.