De notre correspondant à Constantine A. Lemili La précipitation mise à intégrer le professionnalisme dans le football national sans tenir compte de la réalité du terrain s'est précisée on ne peut mieux lors de la rencontre ayant opposé l'AS Khroub au CR Belouizdad (0-0). Une bonne partie de la fin de la rencontre s'est jouée dans la quasi-obscurité compte tenu de l'absence d'éclairage. Le stade communal Abed Hamdani ne disposant pas de projecteurs même s'il existe quatre pylônes agrémentés de doubles rangées de projecteurs. A vrai dire des spots qui, à la limite, pourraient éclairer une grande salle de spectacle sans plus.Mais le problème ne se pose pas seulement en termes de disponibilité ou d'indisponibilité d'éclairage idoine permettant à une rencontre de football de la réputée ligue professionnelle de se dérouler dans des conditions normales mais en termes d'inconscience des instances en charge de la compétition et plus particulièrement de la Ligue nationale de football dont les responsables n'ont pas le droit d'affirmer ne pas savoir ou de ne pas avoir été informés mais plutôt l'humilité d'avouer leur incompétence en matière d'organisation d'une compétition qui les dépassait largement déjà lorsqu'elle n'avait qu'un statut d'amateur et qui dépasse aujourd'hui largement leurs capacités à s'adapter aux normes du professionnalisme. Le vrai.La rencontre en question a été programmée à 16h comme l'ensemble des autres rencontres. La direction du club local n'a même pas été capable de déduire qu'elle ne pouvait en aucun cas aller à son terme dans des conditions normales pour la simple raison que la nuit commence à tomber sur Constantine et ses environs à partir de 17h40. En donnant le coup d'envoi, l'arbitre savait à son tour que quelle que soit la durée à mettre pour qu'il siffle la fin de la rencontre, si elle se déroulait sans anicroches, il était impossible qu'elle prenne fin avant 17h45.Pour notre part, nous avons à partir de 12h saisi par téléphone M. Hourabi le président du conseil d'administration de la SPA Massinissa et tout autant président du club de football ASK en l'occurrence pour lui demander de nous confirmer le déroulement de la rencontre à partir de 16h. Sa réponse a été sidérante «Qu'est-ce qui pourrait empêcher qu'elle commence à 16h ?», nous a-t-il répondu. Notre interlocuteur, n'étant visiblement pas comptable du temps, ignorait allègrement que la logique veut qu'il soit impossible que le match prenne fin autrement que dans la nuit.C'est ce qui s'est passé. Pis, l'obscurité est tombée encore plus rapidement en raison de l'obscurcissement du ciel où s'étaient amoncelés des nuages menaçants conclus par une pluie torrentielle. A un moment, le ballon n'était plus visible à partir du haut des gradins et tribunes, d'ailleurs, le coach khroubi et son homologue belouizdadi (assistant de l'entraîneur) se sont déclarés scandalisés par le fait que l'arbitre n'ait pas à un moment décidé d'arrêter la partie «parce que, personnellement, dira le Belouizdadi, je ne voyais plus le ballon à partir du banc de touche».Dans toute cette affaire, tout le monde semble donc impliqué. La direction du club qui aurait dû solliciter de la fédération d'avancer l'horaire de la rencontre, l'arbitre de suspendre la suite de la rencontre parce qu'il disposait des moyens d'apprécier dès la reprise de la seconde mi-temps et enfin la ligue nationale à qui incombe l'essentiel de cet embrouillamini en ce sens que ses fonctionnaires n'ignoraient certainement pas que le stade Abed Hamdani ne disposait pas d'installations à même de garantir le déroulement d'une rencontre autrement que sous la clarté du jour. En témoignent les réserves formulées par la fédération et les instructions données au club pour qu'il se mette au diapason du cahier des charges. Il aurait simplement suffi que les responsables s'en souviennent et avancent à leur tour la rencontre d'une ou deux heures. Ce n'était certainement pas sorcier et surtout pas trop demandé.Tout cela n'a pas empêché les visiteurs de contrarier leurs adversaires et de rentrer au bercail avec un point dans la besace. De leur côté, les locaux regretteront amèrement l'opportunité qui leur a été donnée de modifier l'ordre des choses si Naït Yahia n'avait pas raté un penalty accordé dans les dernières minutes de la rencontre.