Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine A. Lemili Etrange remake d'une assemblée générale que celle qu'a abritée, vendredi dernier, le centre culturel M'hamed Lyazid du Khroub. Remake dans le sens où il a même été sollicité d'un intervenant qui avait pris la parole, il y a une semaine déjà, de le refaire en reprenant les mêmes propos et de reformuler les mêmes propositions quant à sa vision du professionnalisme et des conséquences que pourrait avoir un changement de statut de l'association. Donc même décor, même ordre du jour, même solennité avec pour seule différence deux nouveaux personnages, semblerait-il, à l'origine de la répétition d'un événement qui s'était pourtant bien déroulé la première fois. Il s'agissait en l'occurrence d'un huissier de justice et du représentant de l'Administration (DJS).Toutefois, le scénario ne sera pas respecté dans son intégralité sachant qu'entre-temps la commission de dix personnes désignée dans le but de réfléchir aux voies et moyens d'aller au professionnalisme avait déjà cogité sur la question et ses membres venus communiquer le résultat de leurs travaux. Lesquels, comble du paradoxe, serviront de feuille de route pour la suite du programme. Autrement dit, c'est une commission informelle qui est à l'origine des propositions qui seront transmises à la Fédération algérienne de football. Des propositions surréalistes au sens où elles biaisent superbement les dispositions réglementaires du décret 06-64 et plus particulièrement la circulaire adressée à tous les clubs des divisions une et deux par la FAF et intitulée «note méthodologique pour la mise en œuvre du professionnalisme» datée du 13 mai et référencée 195/SG/LNF/2010 par laquelle elle fournissait le parfait vade-mecum pour tout club postulant à un changement de statut. Une sorte de bible à la précision d'orfèvre qui s'ajoutait ainsi au décret précédemment évoqué.Or, selon ce qui s'est passé vendredi dernier, il est des plus improbables, quelle que soit la dimension des relais dont se prévalent les Khroubis à hauteur de la FAF, que l'instance sportive accède aux propositions faites et dont l'essentiel reste celle antinomique consistant à maintenir l'actuelle assemblée générale en l'état pour en faire une sorte de levier «bloquant» à toute décision contraire à l'identité de l'ASK en tant que club… amateur, propriété collective, élément du patrimoine local qu'il soit historique, mémoriel, affectif, culturel… «L'astuce» semble avoir été trouvée avec l'appropriation de la marque déposée auprès de l'INAPI du sigle «ASK» qui serait alors proposé, voire opposé à tout intervenant extérieur, comprendre investisseur potentiel, lequel ne pourrait alors prétendre acquérir des parts ou entrer dans l'actionnariat que dans la portion des 49% demeurés en reliquat. La marque «ASK», en tant que patrimoine immatériel, restant donc propriété exclusive de l'autre portion (51%) demeurée par-devers le giron de l'AG historique traditionnelle. L'expérience, semblerait-il, aurait été calquée sur celle de l'ESS. Mieux, les conseils prodigués par celui qui a piloté l'opération au sein de l'association sétifienne ont été suivis à la lettre. L'association des Hauts Plateaux est cependant, est-il besoin de le souligner, loin d'être une référence au vu de la notion plus que galvaudée de professionnalisme revendiquée par sa direction et qui se limite, nous ne le dirons jamais assez, aux seuls salaires mirobolants des joueurs. Signalons toutefois l'intervention finale du président en exercice, H. Milia, qui, dans le but évident de ne pas cautionner une flagrante erreur d'interprétation des directives de la FAF, a tenu à souligner que «la démarche est totalement contradictoire aux orientations officielles… aussi bien dans l'esprit que la lettre». Mais, pour le président, c'était autant prêcher dans le désert, la salle se vidant dramatiquement. En tout état de cause, un goût d'inachevé était plus que perceptible.