Les conditions humanitaires se dégradent rapidement au Kenya le long de la frontière avec la Somalie où des milliers de réfugiés fuient les combats opposant depuis mi-octobre une milice alliée au gouvernement somalien aux insurgés shebab, a averti hier l'ONU. «Nous sommes alarmés par la détérioration rapide de la situation humanitaire dans la partie nord de la frontière entre le Kenya et la Somalie», a dit un porte-parole du Haut-commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR), Adrian Edwards, lors d'un point presse. Tandis que 30 000 Somaliens ont fui les combats qui se déroulent à Bulo Hawo en trouvant refuge dans le reste de la Somalie, plusieurs autres milliers ont préféré traverser la frontière kényane en s'installant dans un «lieu de fortune» appelé «Border Point One», à 500 mètres de la frontière. Quelque 7 100 somaliens y sont désormais réfugiés, contre 5 000 en début de semaine. «Leurs conditions de sécurité et de santé se détériorent d'heure en heure», a déploré M. Edwards. Les activités de distribution d'aide ont même dû être suspendues pendant la journée de jeudi après qu'un des camions appartenant à l'ONG britannique Islamic Relief Worldwide a «essuyé des tirs». Hier, les organisations humanitaires ont pu reprendre leurs activités à «Border Point One» grâce à la sécurisation du site par les autorités kényanes, selon le HCR. Néanmoins, l'organisation voudrait réinstaller ces réfugiés dans des centres plus éloignés de la frontière. Dans la semaine, en collaboration avec les autorités kényanes, «nous avons identifié un site approprié appelé Garbakole à quelque 11 kilomètres de la frontière», a annoncé M. Mahecic.