La 36ème conférence européenne de coordination du soutien au peuple sahraoui (Eucoco) a débuté vendredi soir dans la ville française du Mans sous le thème «Autodétermination au Sahara occidental : droit inaliénable» en présence de plus de 450 participants, en provenance d'Afrique, d'Amérique latine, d'Europe et d'Asie. Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, qui a assisté à l'ouverture de la conférence, a, dans son intervention, interpellé, une fois de plus, la communauté internationale sur «la situation hautement préoccupante des réfugiés sahraouis, qui ne cesse de se détériorer de jour en jour», rapporte l'APS. Il a également souligné que le blocage du processus de règlement du conflit du Sahara occidental «constitue une menace réelle à la paix dans la région et risque d'anéantir les efforts de l'ONU». Mohamed Abdelaziz a, par ailleurs, saisi cette opportunité pour rendre un hommage appuyé à l'Algérie, «appréciant à sa juste valeur» sa solidarité et son soutien indéfectible à la cause sahraouie. «Nous ne pouvons qu'exprimer notre gratitude à l'Algérie qui n'a ménagé aucun effort pour défendre la cause du peuple sahraoui et lui exprimer son soutien indéfectible», a-t-il affirmé. Il a par ailleurs souligné que la situation de privation que vivent les réfugiés sahraouis «continue à nous alerter sur l'urgence d'un règlement juste et équitable, dans le cadre de la légalité internationale». Et de rappeler que, lors de la précédente conférence de l'Eucoco, le sujet préoccupant et dominant était le sort des sept prisonniers politiques, détenus dans les geôles marocaines. Aujourd'hui, a-t-il poursuivi, «le problème demeure entier et nous nous trouvons devant une situation flagrante de violation des droits de l'Homme qui a conduit des milliers de réfugiés sahraouis à fuir leur camps et se réfugier dans le désert pour échapper à la marginalisation et la pauvreté imposées par les forces d'occupation marocaines. Nous ne cesserons pas de lancer des appels à la communauté internationale pour desserrer l'étau en ouvrant le territoire aux observateurs et journalistes du monde entier pour dénoncer cette situation intenable». Il a également appelé à doter la Minurso, à l'image des autres missions de l'ONU, des prérogatives qui lui font défaut, lui permettant de surveiller le respect des droits humains dans les territoires occupés. La nouvelle forme de résistance pacifique menée par le peuple sahraoui suscitera certainement des échos et engendrera un élan de solidarité internationale et un soutien juste à la cause sahraouie, a-t-il ajouté. Ouvrant les travaux de la conférence du Mans, le président de l'Eucoco, M. Pierre Galland, a évoqué la situation de plus de 20 000 Sahraouis qui observent un sit-in dans le camp de «l'indépendance» près d'El Ayoun pour dénoncer l'occupation de leur pays, le Sahara occidental, et protester contre la pauvreté et la marginalisation. M. Galland a appelé la communauté internationale à prendre les mesures appropriées pour relayer l'appel des populations sahraouies qui, par dizaines de milliers, vivant dans la précarité la plus absolue, «ont donné une leçon de courage pacifique pour exiger que leurs droits soient respectés». Une délégation d'élus français qui prend part à ladite conférence a interpellé, de son côté, le président Sarkozy pour l'amener à s'engager dans la mise en œuvre des résolutions des Nations unies sur les droits de l'Homme au Sahara occidental. «La France et l'Union européenne se doivent de déployer tous les efforts pour parvenir à une paix durable dans cette partie de l'Afrique», ont-il relevé. Composée de 107 élus, la délégation s'est rendue le 30 avril dernier dans les camps de réfugiés sahraouis de Dakhla où elle a constaté la situation «alarmante» des réfugiés sahraouis. M. C.