Photo : S. Zoheir Par Wafia Sifouane Le royaume des merveilles. Le 15ème Salon du livre dont les merveilles se limitent au contenu de certains ouvrages et non pas à l'ensemble de l'événement, prend fin aujourd'hui en laissant son public sur sa faim. Mercredi dernier, malgré la clémence du temps qui s'est montré radieux, les visiteurs du Sila se sont timidement manifestés. À l'intérieur, la chaleur est suffocante. Les gens prennent les stands d'assaut. On notera une activité inhabituelle chez les éditions Casbah. Les visiteurs de tout âge se ruent sur les livres d'histoire profitant des remises affichées. «Je ne cherche pas un ouvrage précis. Je fais le tour du salon en comparant les prix pour me décider après», nous déclare une jeune étudiante qui se fait dédicacer Avant c'était mieux, le dernier album du vétéran de la BD algérienne, Slim. Du côté du stand de Chihab éditions, on notera le stand du très attendu Gilbert Gatore. «Malheureusement, l'auteur n'a pas pu venir pour des problèmes de visa. Dommage pour nous et pour lui, il voulait tant rencontrer son public algérien», dira la responsable du stand, Yasmina Belkacem. Du côté des éditions Dalimen, le bédéiste Samir Toudji, la petite révélation du FIBDA, dédicace sa bande- dessinée. Il faut dire que ce jeune a connu un incroyable succès durant ce salon.À ses côtés, un auteur, mais d'une autre stature, bien plus imposante : Josianne Lahlou. L'écrivaine présente sa dernière série de livres d'histoire dont Massinissa, lion de la Numidie. Docteur en littérature française et littérature comparée, l'auteur voue une véritable passion à l'histoire de l'Algérie, du Maghreb et des rois de la Numidie. «L'histoire m'intéressait, j'avais la curiosité de connaître ces rois en commençant par Juba II qui a été publié en France, après, j'ai rejoint les éditions Dalimen», dira Mme Lahlou. Interrogée sur son style d'écriture, elle dira que «le roman intervient quand il y a des personnages fictifs qui servent à traduire l'ambiance d'antan. Ces personnages sont la voix du peuple.» Concernant sa nouvelle production, Mme Lahlou l'expliquera par les lecteurs qu'elle cible. «Il faut que les jeunes s'intéressent à leur histoire, c'est pour cela que j'ai opté pour des versions romancées et digestes», indiquera-t-elle. Quant aux éditions El Ikhtilef, leur stand connaît un énorme succès pour le plus grand plaisir de l'éditeur, Bachir Mefti. «Je suis satisfait de mes ventes, surtout que les jeunes achètent des romans en arabe. J'ai constaté que les étudiants sont curieux de découvrir de nouveaux auteurs», déclare M. Mefti. Le stand des éditions Apic connaît également un monde fou. L'auteur Akli Tadjer est assis à la table pour dédicacer ses deux derniers romans, Il était une fois peut-être pas et le Porteur de cartable. On notera également un important afflux au niveau des ouvrages religieux, parascolaires ou encore les livres de cuisine et de sciences humaines. «Les remises sont très intéressantes. Cela m'a non seulement permis d'acheter à mon fils mais je me suis également fait plaisir», nous déclare une jeune maman. Il est vrai qu'un grand effort a été fait de la part des éditeurs concernant les réductions. Mais pas tous, et les stands de certaines maisons d'édition, étrangères principalement, affichent toujours des prix décourageants. Concernant les activités parallèles, la conférence que devait donner Me Jacques Vergès a été annulée parce que l'avocat n'a pu faire le déplacement, car retenu en France par une affaire. La déprogrammation de la conférence n'a été annoncée que le jour même, ce qui n'a pas été du goût de nombreux visiteurs venus spécialement y assister. Plus d'un critiqueront l'organisation aléatoire.