Photo : S. Zoheïr Par Wafia Sifouane Le Salon national du livre, qui avait disparu de la scène durant deux années, revient pour une 7ème édition et cela du 15 au 24 avril 2010 au pavillon G du palais des Expositions de la Société algériennes des foires et exportations (Safex) aux Pins Maritimes. C'est en présence du secrétaire d'Etat chargé de la communication, Azzedine Mihoubi, que le coup d'envoi du salon a été donné jeudi dernier, en compagnie des professionnels du secteur du livre. «Nous nous devons d'encourager les maisons d'édition pour promouvoir la lecture en Algérie. Il est dommage de voir que la majorité qui existe fait dans le secteur du parascolaire tandis que l'Algérie possède plein de romanciers et de nouvellistes», déclare M. Mihoubi lors de sa visite dans les stands. Une remarque juste et bien réfléchie quand on voit le contenu des stands des exposants dont la majorité se limitent à des livres de cuisine, parascolaires et religieux. Parmi les exposants présents, les éditions Alpha qui ont bien mis en avant leurs dernières productions. «Nous, nous participons à ce salon national avant tout pour essayer de rehausser l'édition et la lecture dans le pays. C'est une occasion pour nous de montrer nos auteurs et leurs ouvrages. J'espère bien voir les 74 éditeurs annoncés par les organisateurs car je constate qu'il y a beaucoup d'absents», dira Mme Bendriss, responsable chez Alpha. Parmi les nouveautés d'Alpha éditions, la trilogie de Fatma Bekhai. À ses côtés, le stand des éditions Thala présente des livres sur la psychologie, des biographies de martyrs algériens ainsi que beaucoup d'ouvrages pour enfants et adolescents. Les éditions Ikhtilef, représentées par leur directeur, Bachir Mefti, sont également au rendez-vous avec une série de nouveautés, dont Charî Ibliss (la rue d'Ibliss) d'Amine Zaoui, Yaoum raî lil maout (un bon jour pour mourir) de Salem Kacimi. «Nous n'avons pas encore une idée sur le déroulement du salon vu que cela n'est que le premier jour. Au-delà des conflits internes qui existent, nous essayons de participer et de promouvoir nos livres», déclare M. Mefti. Plus loin, des éditeurs tentent tant bien que mal d'aménager leurs espaces… vides. Pour la première fois, la zaouïa Tidjiania expose ses ouvrages à côté de manuscrits anciens précieusement gardés dans une vitrine. «Nous proposerons au public plein de livres qui traitent du soufisme, de culture et de la société. Nous avons publié les travaux du colloque de la zaouïa qui a eu lieu à El Oued en 2009 ainsi que les travaux de laboratoires de recherche», dira M. Mohcen Tidjani. En face, Colorset, une jeune maison d'édition qui semble se spécialiser dans le secteur des Beaux livres. Parmi ses productions, un livre sur l'Ahellil et l'Epopée de Baba Merzoug, le canon d'Alger, de Belkacem Babaci. La Palestine, invitée d'honneur de cette 7ème édition du Salon national du livre, y est représentée par son ambassade à Alger qui a bénéficié d'un petit espace au rez-de-chaussée. Dans ce stand, une exposition de photographies de la Palestine côtoie un poème de Mahmoud Darwich. Quant aux livres exposés, il s'agit d'anciennes publications d'auteurs palestiniens. L'Enag est aussi présente avec une série de nouvelles œuvres sur l'histoire et pour enfants. L'espace est vaste et le salon est aéré, même un peu trop. L'absence de plusieurs maisons d'édition se fait remarquer. Un petit tour d'horizon suffit pour se rendre compte que ce salon manque de tonus et de qualité. Certes, il est bien de promouvoir les nouvelles maisons d'édition mais encore faudrait-il qu'elles soient à la hauteur. Le seul point fort du salon est certainement les prix proposés au public qui restent abordables pour les petites et moyennes bourses.