Photo : S. Zoheir Par Wafia Sifouane Une semaine s'est écoulée déjà depuis l'ouverture du 15ème Salon international du livre d'Alger (Sila). Une semaine faite de rencontres, de ventes-dédicaces et surtout de visiteurs dont le nombre dépasse les 100 000 par jour. Une foule impressionnante venue s'enquérir et peut-être acquérir des livres. On cherche les nouveautés littéraires et, selon ses moyens, on fait le plein d'ouvrages, tous genres confondus. Au-delà de l'aspect commercial qui distingue le Sila, certains éditeurs ne rechignent pas sur les moyens afin de faire découvrir leurs auteurs et leurs produits, à l'image des éditions Barzakh. «Face à la désaffection des libraires, nous essayons de faire des déplacements en quête du jeune lectorat notamment dans les cités universitaires. On joint à cela des rencontres avec des associations de plusieurs régions du pays, notamment à Mostaganem, Sétif, Béjaïa. Ces déplacements ont toujours été accompagnés de remises sur les prix des livres. Nous appliquons aussi cette politique au sein du Salon du livre et dès qu'un étudiant se présente, on lui accorde des réductions», indique Sofiane Hadjadj, responsable des éditions Barzakh. D'ailleurs, le stand de cette maison d'édition a abrité le même jour deux ventes-dédicaces avec les auteurs Amine Zaoui et Rachid Boujedra.Concernant l'organisation du 15ème Sila, M. Hadjadj a tenu à préciser que la participation du public est l'un des points forts du salon. Quant aux points faibles, notre interlocuteur a jugé le programme d'animations parallèles, à savoir les conférences, insuffisant. «Je trouve que le programme d'animations n'est pas à la hauteur du public», soulignera-t-il. Au rayon E, le stand des éditions El Ikhtilef est bondé. L'auteur Samir Kassimi dédicace son dernier roman Halabil. Riche en nouveaux ouvrages littéraires et philosophiques, ce stand est particulièrement apprécié par les étudiants vu les prix abordables affichés. «Nous essayons d'afficher des prix bas pour les jeunes, les livres, chez nous, coûtent entre 300 et 500 dinars. Ce que j'ai remarqué cette année, c'est que les jeunes s'intéressent à la littérature arabophone et achètent des romans», affirme le responsable des éditions El Ikhtilef, Bachir Mefti. Il soulignera à son tour des lacunes concernant les programmes d'animations du Sila. «Le salon est plein de nouveaux romans mais il n'y a aucune conférence sur la nouvelle génération d'auteurs, c'est une sorte d'exclusion que l'on n'arrive pas à comprendre», dira-t-il avant de souligner qu'il est «toujours contre un Salon du livre sous un chapiteau» qu'il ne trouve guère confortable. «Le lieu n'est vraiment pas commode, s'ajoute à cela le manque de transport dans cette zone. Il y a des gens qui viennent à pied», conclura-t-il. Par ailleurs, la responsable des éditions Dalimen, Dalila Nedjam, semblait entièrement satisfaite de cette 15ème édition du Sila et de la réussite de son stand. «Je n'ai rien à reprocher au Sila, mis à part que les organisateurs devraient aménager des aires de repos pour les visiteurs vu que le salon est immense», dira-t-elle. Concernant la politique de la promotion du livre exercée par Dalimen, elle nous avouera se focaliser sur les ventes-dédicaces. «A chaque sortie de livre, nous organisons des ventes-dédicaces pour rapprocher l'auteur de son lectorat. Les livres dédicacés sont les plus vendus durant le salon. Nous avons aussi affiché des remises allant jusqu'à 50% pour satisfaire notre jeune public», conclura-t-elle. Pointé du doigt par les éditeurs, le programme d'animation qui se caractérise par «les mêmes intervenants chaque année» a été justifié par le chargé de communication du Sila, Abdellah Benadouda. : «Il est vrai que nous avons des auteurs qui viennent à plusieurs reprises. Ils sont même devenus des habitués, mais ils apportent toujours un nouveau produit. Je vous citerail'exemple de Benjamin Stora et de Vergès,»