De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur La réception du bloc opératoire de l'hôpital de Sebdou, qui devait se faire fin septembre, tarde à être concrétisée. Cette annonce a été faite par le directeur M. Beldjillali, précisant que le bloc allait être opérationnel à la fin du mois de septembre dernier. Devant cette situation, un délai d'un mois a été donc accordé par les responsables de la santé de la wilaya, mais en vain, car le mois d'octobre s'est achevé et cette structure hospitalière n'est toujours pas fonctionnelle. Cette fermeture remonte à presque deux ans. Devant cet état de fait, les spécialistes expliquent qu'en raison de sa faible activité - quelques interventions «d'urgence» se font au service de la maternité -, certains chirurgiens peuvent perdre la main, ce qui les expose à faire moins bien. Pourtant, un bloc opératoire constitue le service essentiel du plateau technique d'un hôpital en raison de sa haute technicité, de l'investissement financier qu'il représente, de l'importance de la ressource humaine qu'il mobilise, des enjeux en termes de sécurité des patients et d'attractivité des établissements. S'il ne fait actuellement aucun doute que l'hôpital est avant tout destiné aux personnes malades, qui s'y rendent pour être soignées, il n'en a pas toujours été ainsi. L'hôpital tel qu'on le connaît aujourd'hui a, en effet, évolué au fil des années depuis sa création, en fonction à la fois de l'évolution des besoins de la population et de leur prise en compte en termes de priorités politiques. Or, l'hôpital de Sebdou n'arrive pas à voir le bout du tunnel devant la multiplication des carences et des anomalies constatées. Dans ce sillage, il est à noter que le budget réservé aux hôpitaux doit être bien géré. L'hôpital n'a pas besoin de «maquillage», mais de moyens adéquats pour bien prendre en charge le malade. A Sebdou, l'ensemble des personnes concernées par cette situation, entre autres les paramédicaux, les pouvoirs publics et les citoyens interpellent Djamel Ould Abbès pour remédier à cette situation. Car dans cette contrée qui compte plus de 100 000 habitants, dont la moitié vit dans des zones éparses, l'hôpital de Sebdou demeure la seule structure de santé à répondre aux besoins de cette population. Car, c'est d'abord en termes de qualité et de sécurité que se mesurent les progrès. Pour l'instant, l'unique satisfaction des populations étant la mise en place des commodités essentielles au niveau de cet hôpital, qui ne dispose même pas de réactifs pour les analyses de sang au niveau du laboratoire. Le service de radiologie, qui enregistre une affluence quotidienne, souffre d'une panne qui perdure.L'hôpital de Sebdou, qui a beaucoup dépensé dans des actions non prioritaires, notamment les séries de badigeonnage, a besoin de bons gestionnaires pour le sauver, car les sous-directeurs sont nommés par des décisions internes et n'ont aucun pouvoir, c'est-à-dire non titulaires au poste. Dans ce sillage et vu la pertinence de ce problème, on assistera à la décadence de cet hôpital et c'est tant pis pour toute une population à l'heure de la refonte de la politique de la santé en Algérie.