Photo : S. Zoheïr De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur On ne sait si l'hôpital est malade, mais, du côté du personnel et des observateurs, le malaise est perceptible. Le directeur de cet établissement hospitalier a été soumis à un questionnaire, convoqué à la direction de la santé, critiqué par de nombreuses autorités… Dès la parution de l'article dans les colonnes de la Tribune, un cyclone a soufflé sur cet hôpital. Face à cette situation et ne sachant que répondre, le directeur a mobilisé toute une armada pour corriger le tir. Ce qui est impossible en un laps de temps.A titre d'exemple, avons-nous constaté, plusieurs citernes ont été mobilisées pour «purger» la cave contenant des milliers de mètres cubes d'eaux usées. A cela s'ajoute la «relance» des travaux du bloc opératoire… ceci sans parler de gros problèmes de gestion, a l'image de la pharmacie, des équipements délaissés, alors que le ministre Djamel Ould Abbes a donné des instructions fermes quant à leur gestion.Le ministre de la Santé, que la population et même la majorité du personnel sollicitent pour que l'hôpital de Sebdou redécouvre «son lustre d'antan», a évoqué pourtant et ce, depuis son installation, la nécessité de renforcer, d'adapter et de réformer, selon le cas, nos systèmes de santé, y compris les fonctions et services essentiels de santé publique, pour assurer un accès universel à des services de santé fondés sur des données scientifiques, de bonne qualité et dans des limites de coût abordables et qui puissent être durablement assurés à l'avenir.Certes, mais que dira Djamel Ould Abbes de cet hôpital qui ne dispose pas d'une sonde urinaire, où un homme a failli mourir tout récemment eparceque mal pris en charge ? Le directeur, M. Beldjillali, ne pourra désormais pas commenter ce sujet car la preuve tangible existe et il le sait.A ce propos, la commission qui s'est déplacée sur les lieux et qui a visité pratiquement l'enceinte, composée de médecins inspecteurs, a relevé les défaillances même s'il s'agit d'inspecteurs «maarifa» car cacher le soleil par un tamis est vain. La commission de wilaya a, certes, fait son travail, selon des sources hospitalières, mais un rapport ne sert à rien, selon des observateurs qui critiquent le système de santé à Sebdou : «Anormal pour un directeur de rester neuf ans à la tête d'un hôpital.»Toujours enfermé dans son bureau, le chef de cette structure sanitaire ignore cette politique nationale ciblée s'appuyant sur les valeurs de la santé pour tous. Une politique qui n'est autre que cet instrument clé de mobilisation et de mise en place d'un cadre pour des politiques et actions au niveau des régions, des villes et des collectivités locales… Cet hôpital qui agonise, car mal géré il perd ses capacités de bien soigner, mérite une attention particulière de tous les décideurs, notamment du Dr Djamel Ould Abbes qui est le seul à avoir le remède efficace.A Tlemcen, et selon le DSP, la réforme hospitalière engagée par son ministère est un enjeu majeur dans la perspective d'améliorer les soins et surtout de s'aligner sur les exigences de la région de Tlemcen et même les wilayas limitrophes. Selon le DSP, d'ici peu de temps, on peut affirmer que, pour le patient, très concrètement, ce sera plus de qualité, plus de sécurité, des délais d'attente plus courts, des déplacements moins fréquents et, au final, un séjour à l'hôpital plus agréable et plus efficace pour l'amélioration de son état de santé.Mis au courant à plusieurs reprises lors des différentes réunions, et sollicités pour intervenir, certains directeurs font malheureusement la sourde oreille.Rappelons cependant qu'au titre du prochain quinquennat 2010-2014, le secteur de la santé dans la wilaya de Tlemcen bénéficiera d'un important volume d'investissements destiné à l'équipement de toutes les infrastructures hospitalières de la wilaya de Tlemcen, et qui se fera sur les cinq années à venir. A cela s'ajoute un projet de grande envergure visant la concrétisation d'un nouveau CHU.