Photo : S. Hacène Par Salah Benreguia Les autorités algériennes ne sont vraisemblablement pas satisfaites du classement de notre pays sur la base de plusieurs critères socio-économiques qui composent l'indice de développement humain (IDH), établi dans le dernier rapport mondial sur le développement humain par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), même si, au niveau de cette instance onusienne, l'Algérie a réalisé «d'énormes progrès en matière de développement humain, reflétant les changements que le pays a connus». Dévoilé le 4 novembre dernier à New York par le Pr Amartya Sen, en présence du secrétaire général de l'ONU, et présenté officiellement hier, à Alger, par le Conseil national économique et social (Cnes), ledit rapport, dans sa partie réservée à l'Algérie, a été vivement critiqué par un bon nombre d'intervenants, à leur tête le ministre de la Prospective et des Statistiques et celui de la Santé, lors de sa présentation à la résidence El Mithak. Le dominateur commun des «reproches» est que l'Algérie mérite mieux que la 5ème place concernant l'indice de développement humain non monétaire (c'est-à-dire hors PIB) et la 9ème place relative à l'indice de développement humain (IDH). Abdelhamid Temmar, qui dit s'exprimer en tant que ministre, mais également en tant qu'expert ayant travaillé sur le développement humain aux Nations unies, relèvera : «C'est vraiment scandaleux qu'on ne soit pas parmi les premiers pays de la sous-région.» «L'Algérie a de meilleurs indicateurs macro-économiques en termes de revenus, de taux d'endettement…Le taux de revenu qui est calculé dans l'indice du développement humain est le meilleur dans la région. Alors, je me demande sur quelle base est attribuée ce classement ?» s'est interrogé M. Temmar. Ce dernier a ajouté que le développement durable et humain «est directement branché à tout ce qui se fait en Algérie par le gouvernement et la nation en matière sociale et économique». «La deuxième partie de l'indice est composée par la santé, l'éducation, la formation professionnelle. Là, nous sommes non seulement les meilleurs en termes d'infrastructures, mais les meilleurs au point de vue des résultats (le nombre d'enfants scolarisés, le nombre de mères qui meurent en baisse…). Si l'on a de meilleurs indicateurs économiques, donc on a de meilleurs indicateurs sociaux : là je ne comprends pas pourquoi nous ne sommes pas à un niveau meilleur et supérieur à celui classé par le Pnud», a ajouté plus loin le ministre Temmar. Lui emboîtant le pas, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a «recommandé» aux analystes exerçant pour le compte du Pnud, dans le cadre de l'élaboration dudit rapport, d'intégrer certains indices reflétant les réalisations et les progrès réalisés depuis quarante ans, soit la période de référence du rapport en question. «S'agissant du secteur de la santé, par exemple, il est bien de compléter votre enquête par certains indices, car à présent, elle est limitée et restrictive», selon Djamel Ould Abbès. La même source a fait savoir que l'Algérie a réalisé d'énormes progrès en termes de taux de scolarité, d'accès au logement et à l'eau potable, ainsi que dans la lutte contre l'analphabétisme. «Ce qu'il faut également prendre en considération, c'est que notre pays a traversé une décennie noire, une période durant laquelle le terrorisme a bloqué, en amont et en aval, tout le pays», a ajouté le ministre. Il est utile d'indiquer que l'IDH de l'Algérie a été évalué à 0,6777, la classant dans un groupe de 43 pays (à développement humain élevé), alors que le meilleur IDH au monde en 2010 a été réalisé par la Norvège avec un indice de 0,938, la note parfaite étant 1.