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Pour l'inscription de la polyarthrite rhumatoïde sur la liste des maladies chroniques Le diagnostic précoce permet de prévenir et de freiner la maladie
L'Algérie compte plus de 220 000 personnes atteintes par les polyarthrites rhumatoïdes, PR en langage médical. Le sexe féminin représente plus de la moitié de ce taux avec près de 75%. La corporation médicale appelle les pouvoirs publics à se pencher sur une prise en charge réelle de cette maladie handicapante, notamment en ce qui concerne son intégration dans la liste des pathologies reconnues jusqu'ici chroniques. Et aussi assurer un plateau technique approprié pour un diagnostic précoce avec évidemment une médication adéquate pour permettre aux malades hospitalisés de bénéficier d'un suivi sans interruption. Pour une personne atteinte d'une PR, le simple geste quotidien se transforme en une corvée douloureuse. Boutonner sa chemise, tourner la poignée d'une porte ou prendre un stylo devient un véritable supplice. En fait, la polyarthrite n'est pas visible au terme d'une simple radiologie. Seul le recours à une prise de sang pourrait l'identifier. Elle atteint les articulations et les tendons (généralement les mains, le poignet et le pied), entraîne un gonflement des articulations et provoque de fortes douleurs. Il s'agit d'une inflammation qui provoque de fortes douleurs notamment pendant la nuit. C'est le constat des rhumatologues qui, «perplexes», ne parviennent toujours pas à déceler les causes de cette pathologie. Pour l'heure, on privilégie les causes génétiques ou un «dérèglement du système immunitaire réagissant contre ses propres constituants, autrement dit l'articulation». En outre, certains médecins évoquent des facteurs environnementaux d'origine infectieuse qui, selon eux, déclencheraient le processus inflammatoire. Mais tous les spécialistes et les malades s'accordent à dire que la PR est un véritable problème de santé publique dans la mesure où elle associe croissance de par le nombre de personnes atteintes et répercussions sur la qualité de leur vie. Si les chiffres recensent 220 000 personnes affectées, il est cependant difficile de relever le taux réel des nouveaux cas répertoriés au niveau du CHU. Les registres et le recensement ne sont pas à jour. De surcroît, la plupart des patients sont traités en ambulatoire chez le privé ou rééducateur extra-hospitalier.En attendant l'inscription de la polyarthrite rhumatoïde sur la liste des maladies chroniques, les médecins insistent sur la nécessité du «diagnostic précoce pour une meilleure prise en charge» qui favorisera une thérapie efficace. Aussi les spécialistes multiplient-ils les appels à l'adresse des pouvoirs publics en vue d'asseoir une véritable politique de sensibilisation assortie d'unités adéquates destinées aux patients. Par ailleurs, les médecins se félicitent des avancées en matière de recherche scientifique. Il y a une vingtaine d'années, les polyarthrites condamnaient les malades à l'invalidité, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui avec la découverte de plusieurs médicaments qui stoppent l'évolution de l'inflammation. Ce déclin de l'incidence mondiale de la polyarthrite rhumatoïde a été observé ces dernières années, rapportent les spécialistes. Cette diminution est intervenue à la faveur des dernières thérapies qui freinent considérablement la propagation vertigineuse de la «destruction des deux facettes de l'articulation». En cas d'inflammation généralisée non contrôlée, la polyarthrite peut générer d'autres «dégâts» dont la fatigue et l'anémie, et le risque d'une invalidité totale de l'articulation n'est pas à exclure après les dommages que provoque la PR dans les structures articulaires (cartilage, capsule, tendons, ligaments…). Ainsi, la sensibilisation et la prévention constituent deux facteurs essentiels pour stopper la maladie et éviter aux sujets prédisposés une vie compliquée et douloureuse qui peut souvent déboucher sur le recours à la chirurgie et aux prothèses. N. H.