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De nouvelles armes thérapeutiques pour contrecarrer l'évolution de la polyarthrite rhumatoïde Congrès mondial de rhumatologie d'Atlanta, aux états-Unis
De notre envoyée spéciale à Atlanta, aux Etats-Unis Amel Bouakba La ville d'Atlanta, aux Etats-Unis, a abrité du 6 au 11 novembre derniers le très prestigieux Congrès mondial de rhumatologie (American College of rheumatology). Près de 15 000 professionnels, dont 8 000 rhumatologues et professionnels adhérents de par le monde, ont pris part à ce rendez-vous exceptionnel dans sa 74ème édition, en présence, entre autres, de laboratoires pharmaceutiques internationaux. Ce rendez-vous scientifique a été l'occasion de découvrir les dernières nouveautés en matière de traitements ciblés de la polyarthrite rhumatoïde. L'Algérie a, elle aussi, pris part à cette manifestation mondiale grâce à la participation d'une délégation de médecins, de spécialistes et de journalistes issus de différentes régions du pays. Ce congrès a été sanctionné par une série de recommandations sur la prise en charge de la PR, la gestion de la maladie et les thérapies ciblées. Parmi les traitements innovants, qui bénéficient d'une attention particulière, une molécule révolutionnaire, le Tocilizumab (Actemra) entre de plain-pied dans le cadre des nouvelles recommandations. Ce médicament fait partie des révolutions remarquées lors de ce congrès médical. Il a démontré des taux de rémission DAS28 plus significatifs à plus de 30% qu'avec les anti-TNF chez tous les types de patients. Notons que la rémission n'est pas une guérison, mais elle est définie comme l'absence des signes et des symptômes d'une activité inflammatoire significative. Fruit de travaux de recherche conduits en commun entre Chugai et Roche, le Tocilizumab est le premier anticorps monoclonal capable d'inhiber le récepteur de l'interleukine6 (IL-6), qui a transformé la vie des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. Ainsi, des études comme Ambition, Radiate ou Rose ont démontré l'amélioration des indicateurs ACR (20, 50 et 70) et DAS28 qui sont les facteurs de référence pour une rémission. De même dans l'étude Act-Sure, entre 50 et 62% de patients atteignirent une rémission du DAS28. Commercialisé depuis environ trois ans sur les marchés européen et américain, ce médicament permet ainsi de lutter contre la polyarthrite rhumatoïde. Il est le seul médicament existant qui cible le récepteur IL-6, qui est l'une des cytokines les plus abondantes dans le synovial de la PR. C'est un traitement ciblé qui a un effet positif sur les articulations, en empêchant et en réduisant l'avancement de leur fragilité. En fait, il inhibe la progression des dommages qui touchent les articulations. Après deux ans d'utilisation du Tocilizumab, 83% des patients ont eu zéro progression des dommages articulaires et montré des bénéfices uniques sur les manifestations systémiques de la PR. Ainsi, expliquent les nombreuses études, cette molécule est le seul traitement à avoir démontré une supériorité sur le méthotréxate et est ainsi le traitement optimum pour les patients qui requièrent une monothérapie biologique. S'agissant des effets secondaires du Tocilizumab, ils sont bien caractérisés en phase III des essais faits dans le cadre d'un programme d'essais le plus global jamais fait pour un médicament biologique de fond (DMARDs) dans la PR. Ce médicament a été présenté lors du symposium Roche, organisé en marge du congrès d'Atlanta, en présence de rhumatologues de renom, entres autres, Joseph Smolen, Maxime Dougados et Yusuf Yazici. Interpellé sur le sujet, le rhumatologue français Maxime Dougados a évoqué l'efficacité du Tocilizumab, un médicament approuvé par la FDA, l'autorité sanitaire américaine qui, dit-il, améliore la qualité de vie des patients et ouvre de nouvelles pistes thérapeutiques.