De notre envoyée spéciale à Naama Badiaa Amarni Les populations de la wilaya de Naama ne subissent plus la pénurie d'eau mais font, cependant, face à un épineux problème, celui du traitement des eaux usées qui polluent la région et constitue un réel danger pour la santé. Fort heureusement ce dossier est pris en charge par les autorités locales. Des efforts sont, en effet consentis à travers le lancement de nombreux projets dans ce sens. Il s'agit des stations d'épuration implantées au niveau des communes de la wilaya, à savoir Naama, Aïn Sefra et Mecheria. Ces ouvrages sont conçus pour protéger les oueds et la nappe phréatique contre la pollution générée par les effluents urbains rejetés sans traitement dans les milieux récepteurs, engendrant ainsi une pollution bactériologique et physicochimique très importante. L'office national de l'assainissement (Ona) est chargé de la mise en œuvre de ces projets dont le premier a été déjà réceptionné et inauguré par le ministre des Ressources en eau à l'occasion de son déplacement dans cette wilaya où il a eu à inspecter différents projets de son secteur. Dans la commune de Nâama, la station d'assainissement des eaux usées réalisée a été mise en service. Pour un coût global de 280 millions DA, cet ouvrage est doté d'un système de lagunage. Le projet de cette station qui desservira, à l'horizon 2030, une population de 30 000 habitants, a accusé du retard en raison du non-respect des contrats. Le coup d'envoi d'un autre projet de réalisation d'une station de traitement des eaux usées a été donné au niveau de la commune de Mecheria. Les travaux ont été confiés à des entreprises étrangères à savoir espagnole et libanaise. Cette station, qui mobilise une enveloppe financière de 1,9 milliard de dinars permettra le traitement, à l'horizon 2025, d'une moyenne de 12 880 m3 par jour des eaux usées et la production quotidienne de 5.06 quintaux d'intrants agricoles. Ce projet, dont les délais de réalisation vont jusqu'à 24 mois, devrait générer, en chantier, 300 emplois et 35 autres après sa mise en service. Aïn Sefra, les énergies solaire et éolienne pour la station Le lancement du projet de réalisation d'une autre station d'assainissement des eaux usées pour un coût de 2,8 milliards DA, a également eu lieu lors du déplacement du premier responsable du secteur. Située à 4 km au sud du chef-lieu de la commune d'Aïn Sefra, cette station, fonctionnant à base d'énergie solaire et éolienne dispose d'un débit moyen de rejet des eaux usées de 11 780 m3 par jour pour une population de 98 000 habitants. Les deux stations de Mecheria et d'Aïn Sefra utiliseront la filière de traitement par boues activées à faible charge avec aération prolongée. Ces projets auront un impact positif, à savoir la suppression des rejets directs dans les milieux récepteurs, la possibilité de réutiliser les eaux traitées à des fins agricoles, la réutilisation des boues issues du traitement à des fins de valorisation des terres agricoles, offrir un cadre sain et agréable pour promouvoir le tourisme. Cela sans compter que les travaux nécessitent la fourniture de matériaux et d'une main-d'œuvre bénéfique aux revenus de la population de la région et aux entreprises locales. Revenons à la station d'Aïn Sefra pour relever sa particularité. Cette dernière consiste en la mise en place d'un système efficace d'exploitation grâce auquel il est prévu d'alimenter les différents bassins par plusieurs entrées latérales en fonction de la charge de pollution organique. Deux files de traitement sont prévues pour le réacteur biologique, le clarificateur et la cuve d'épaississement. Au total 4 bassins sont mis en place. Le système préconisé permettra le fonctionnement d'un seul bassin en cas de faible débit afin d'éviter la surexploitation de l'équipement. En cas d'apparition de problème sur un des bassins, une panne par exemple, ce système prévoit le basculement sur les trois autres bassins. Il est aussi prévu la réutilisation des eaux usées traitées de la station d'épuration à différents usages internes (nettoyage, rinçage, gicleurs de bassin d'aération, entretien du gazon et remplissage de l'étang). Il sera aussi possible de produire de l'eau chaude sanitaire par l'énergie solaire.A cet effet, deux panneaux solaires seront installés sur le bâtiment d'exploitation.Des lampadaires fonctionnant aux énergies éolienne et solaire seront aussi installés autour du bâtiment d'exploitation et sur les principales voies de desserte interne. De plus, il sera question de l'introduction d'un système d'éclairage naturel dans les espaces du sous-sol (par exemple, galeries techniques) où s'effectueront les opérations de maintenance. Un terrain de football, une autre de basket-ball, et des équipements de conditionnement physique seront implantés au niveau de ce site.L'Algérie compte réaliser d'ici la fin de l'année 2014 de nombreuses stations d'épuration à travers le pays pour le traitement de 1,7 milliard m3 d'eaux usées destinées à l'irrigation agricole. 44 stations d'épuration sont retenues dans le cadre de l'actuel quinquennat pour une capacité globale de 650 millions m3. Elles renforceront une centaine de stations déjà opérationnelles sur le territoire national et d'autres stations exploitées par les grandes unités industrielles.