De notre envoyée spéciale à Naama Badiaa Amarni Lors de son déplacement dans la wilaya de Naama pour s'enquérir de l'avancement des projets de son secteur, le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a reconnu ouvertement l'implication de certaines grandes entreprises nationales, à l'exemple de Naftal, dans la pollution de l'oued El Harrach. Ces entreprises rejettent leurs eaux polluées contenant des métaux lourds directement dans cet oued. D'où la difficulté de leur traitement. Sellal a confié que des efforts sont faits pour les inciter à mettre en place leur propre station de traitement, mais en vain. «Je reconnais qu'il y a un problème d'autorité de l'Etat. On n'arrive pas à les forcer», dit-il. Dans un point de presse à l'issue de cette visite, Sellal a répondu aux préoccupations des populations de la wilaya de Béjaïa suite au problème des mauvaises odeurs du nouveau barrage, Tichy Haft, qui a créé une certaine panique. Il a expliqué que ce barrage est excellent car il se remplit deux fois par an. Il dira que quinze jours après sa mise en service, il y a eu effectivement ce problème mais il a été vite pris en charge. Sa mise en service trois ans après sa réception a entraîné une concentration et une légère pollution du fond, en plus du manque de rayons solaires. Tout cela a engendré ces mauvaises odeurs traitées par l'augmentation du charbon actif. Il a affirmé qu'il n'y a jamais eu de pollution et que les eaux de cet ouvrage sont de très bonne qualité. «Tout est actuellement rentré dans l'ordre. La station de traitement mise en place au niveau de ce barrage est sous garantie», a-t-il ajouté.A propos de l'entreprise SEAAL, M. Sellal a rappelé qu'un bureau d'études algérien a été choisi pour faire l'évaluation. Cette opération sera terminée d'ici la fin de l'année. A l'issue de cette étape, il sera décidé de consolider ce qui a déjà été fait soit avec Suez soit avec un autre opérateur spécialisé dans l'eau. Une chose est sûre, rappelle Sellal, le gouvernement a décidé de renforcer le travail fait, notamment le transfert de technologie. «Avec Suez, il y a eu beaucoup de résultats. Il reste encore des choses à régler, et il faut absolument consolider ce qui est acquis, car ça sert à rien d'améliorer la situation et de reculer subitement.» Quant à la Marseillaise des Eaux, «elle s'améliore légèrement», dira-t-il, ajoutant que «la difficulté se pose avec les Allemands». «Nous sommes en train de les suivre au niveau de Annaba. Une consultation sera aussi faite car on a besoin d'un audit externe, une sorte d'arbitre entre eux et nous, pour éviter tout contentieux.» Une fois désigné, l'auditeur disposera d'une période de deux mois pour remettre les résultats. B. A. Les 65 barrages du pays remplis à 58,5% Le taux de remplissage des soixante-cinq barrages du territoire national est de 58,5%. Les apports obtenus suite aux dernières pluies sont de l'ordre de 226 millions de m3 pour l'ensemble de ces ouvrages hydrauliques, dont les réserves actuelles sont estimées à 3,38 milliards de m3. L'est du pays avec ses 23 barrages est la région qui a reçu le plus grand volume avec plus de 176 millions de m3 et un taux de remplissage le plus élevé situé à 68%. Cinq barrages de cette région sont pleins à 100%. La région centre dotée de douze barrages a reçu 26,5 millions de m3 avec un taux de remplissage de 57,5%. L'ouest du pays a obtenu près de 8 millions de m3, un taux de remplissage de 50% dont cinq barrages sont remplis à plus de 60%. Les dix-sept barrages du Chélif ont reçu 15 millions de mètres cubes avec un taux de remplissage de 51%. Neuf barrages de cette région sont remplis à plus de 60%.