Photo : S. Zoheïr Par Amirouche Yazid Qu'il a été très dur, hier, aux présents au cimetière de Garidi de retenir leurs larmes en voyant le corps de Samy Belattar mis en terre. Qu'il a été très pénible à cette foule d'amis de se résigner à l'idée que Samy ne fera plus partie de ce monde. La disparition de Samy fut tragique. Ce sentiment était partagé dans l'après-midi d'hier au cimetière de Garidi (Kouba) où ses copains et ses collègues sont venus lui rendre un dernier hommage. Un rendez-vous empreint de douleur et de dignité. Ses copains de longue date qu'il avait connue durant son parcours à l'université de Bab Ezzouar étaient aussi présents à cet ultime douloureux adieu. Des années de vie estudiantine que Samy n'avait pas hésité à conjuguer avec des luttes politiques et syndicales. Un apprentissage qu'il capitalisera au sein du GCR et du PST par la suite. Ses camarades gardent ainsi de lui l'image d'un militant honnête et engagé. Ses collègues de la presse écrite témoignent également de la rectitude et de la correction du défunt Samy, qui fut un excellent correcteur-réviseur de presse. Passionné par le métier, Samy Belattar frappa à la porte de la presse dès son jeune âge. Entamée à La Tribune dès 1995, Samy passera par plusieurs rédactions : Libre Algérie, El Moudjahid, La Nouvelle République, El Watan, La Dépêche de Kabylie. Sa dernière halte fut le quotidien sportif Le Buteur où Samy n'avait pas manqué d'apporter sa touche au service rewriting. «Cela fait plus d'une année que je n'ai pas bossé. Je suis saturé, je ne peux plus», nous a-t-il confessé il y a moins d'un mois. Il nous a semblé alors que le plus dur était passé pour lui, avant que la triste nouvelle ne vienne, dans la matinée de dimanche, annoncer le décès de Samy. Dans une très courte prise de parole après que le défunt fut enterré, Salhi Chawki a évoqué les qualités morales de Samy, ainsi que son engagement pour les causes justes. «Le très timide Samy ne recule devant rien, même si la peur est omniprésente», dira-t-il. Ses collègues de la presse écrite gardent de lui cette image de correcteur compétent pour qui une virgule doit être à sa place ou ne pas être du tout. Avec les intimes, Samy évoquait toutes les questions. De la politique à l'économie, en passant par les sujets d'ordre social. Avec lui, le football est incontournable. Samy aimait parler de la discipline en général et du Mouloudia d'Alger en particulier.Décédé à 42 ans, père d'un enfant, Samy laisse à ses amis un vide qui sera dur à combler tellement l'homme était entreprenant, actif et engagé. Repose en paix Samy.