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Des candidats au concours de résidanat 2010 demandent réparation Se plaignant de n'avoir pas été informés à temps de la nouvelle condition d'accès au poste
Des médecins généralistes candidats au concours de résidanat 2010 demandent réparation pour un «préjudice moral» qu'ils affirment être causé par l'administration de la faculté de médecine d'Alger lors de la répartition des postes retenus. «La grosse erreur pour laquelle nous demandons réparation, c'est qu'ils ne nous ont informés de la nouvelle disposition que le jour de la clôture de la répartition des postes», se plaignent deux candidates qui se considèrent ainsi lésées dans leur droit d'accéder au poste - qu'elles qualifient de «projet de vie» - par la faute même de l'administration. En effet, sur un ensemble de 2 962 candidats qui ont postulé au poste de résidanat, seuls 1 163 ont été retenus. Alors qu'initialement, selon les dires de ces mêmes candidates, l'administration de la faculté de médecine a affiché un nombre total de 1 242 postes offerts par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Une grande déception pour nombre d'entre eux, qui, se basant sur les points obtenus aux épreuves, se sont placés parmi les lauréats, donc ouvrant droit au poste de résidanat. «Nous avons annoncé à nos proches et nos amis que nous avons passé le concours avec succès et que nous bénéficierons donc d'un poste de résidanat. Arrivés à la fac, le deuxième jour de la répartition, nous avons appris que cette répartition s'arrêtait au nombre de 1 163 au lieu de 1 242», raconte une autre candidate, parmi tant d'autres, organisées au sein du «Collectif des candidats au concours de résidanat 2010». La qualité pour justifier l'exigence de la moyenne Pourquoi s'arrêter à ce nombre de 1 163, alors que le nombre de postes disponibles est de 1 242 ? «D'habitude, ils prennent les candidats sur la base des postes disponibles. Cette fois-ci, sans nous aviser, ils ont décidé de s'arrêter à la moyenne de 10/20, soit 150 points sur 300 questions posées, même s'il reste encore des postes vacants. Ils disent que c'est une nouvelle loi», expliquent deux candidats. Ces derniers insistent sur le fait qu'ils sont plus contrariés parce qu'ils n'ont été informés à temps que de leur élimination : «Nous ne pouvons pas être au-dessus de la loi mais, eux aussi, sont tenus de nous informer à l'avance.» Et ces candidats de rappeler le contenu de l'article n° 11 de l'arrêté 594 du 18 juin 2001 modifiant et complétant l'arrêté n°59 du 13 avril 1993 fixant les conditions d'accès au cycle de formation des études médicales spéciales (résidanat) : «Quinze jours au minimum avant le déroulement du concours d'accès au résidanat, chaque doyen de faculté concernée devra procéder au sein de son établissement à l'affichage de l'arrêté interministériel fixant le nombre de postes ouverts par faculté et par spécialité.» Or, selon ces étudiants, leur faculté ne les a informés de la nouveauté que le jour de la clôture de la répartition des postes. «Ils ne nous ont pas remis nos copies ni le corrigé type pour voir où nous avons failli», ont déclaré certains candidats. Une manière de dire, sans accuser directement les concernés, qu'ils ne croient pas totalement en la véracité des résultats obtenus à l'issue de ces épreuves, d'autant que, indiquent-ils, «il y a eu des erreurs et de la confusion dans certaines questions. Ce qui implique l'annulation de certaines d'entre elles». Partant de ce constat, les candidats interpellent le doyen et lui demandent de leur remettre le corrigé type et de leur indiquer le nombre de questions annulées et celles qui sont retenues. Car, expliquent-ils, lorsque certaines questions sont annulées, le nombre de points à obtenir change automatiquement : «Ce ne sera plus 150 points mais moins.» Des calculs qui vont changer les résultats définitifs, estiment-ils. L'autre point sur lequel ils insistent concerne les désistements : «Des candidats se sont désistés parce que non satisfaits des postes qui leur ont été attribués. Un désistement signifie un poste vacant. Selon les informations en notre disposition, il y a eu 80 désistements. Autrement dit, le nombre de postes retenus est seulement de 1 083 au lieu des 1 163 annoncés par le doyen. C'est encore loin du nombre de postes offerts initialement», soutiennent-ils. Des postes restent ainsi vacants et des médecins sont privés d'une formation spécialisée, au moment où des populations dénoncent «le manque de médecins spécialistes» dans plusieurs régions du pays. Le doyen de la faculté d'Alger justifie la non-acceptation des autres candidats par le fait qu'ils n'ont pas eu la moyenne de 10/20. Il insiste sur le mot qualité. Ce qui est en soi légitime et valable comme argument. Ils estiment, pour leur part, que c'est une façon de pénaliser les médecins et les citoyens dans une conjoncture qui ne se prête pas au grand changement. La décision est nouvelle, les candidats n'en ont été informés que tardivement et l'état des établissements de santé - qui souffrent de plusieurs lacunes - ne permet pas d'autres manques et d'autres défaillances. Un mois après la répartition des postes, les candidats mécontents affirment ne pas attendre grand-chose du doyen (l'espoir d'accéder au poste tant souhaité). Ils considèrent toutefois qu'un préjudice moral leur a été causé par la faute même de l'administration : «Ils ne nous ont pas informés.» Ils demandent réparation pour le préjudice subi. Certains parlent de leur intention de porter l'affaire en justice surtout que, rapportent-ils, «nous avons demandé, à deux reprises, audience au doyen, mais ce dernier ne nous a toujours pas reçus». K. M.