Photo : S. Zoheir Par Amar Rafa Situation sécuritaire, violence, garde communale, restitution des armes aux citoyens et statut de la police. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, s'est exprimé au sujet des questions d'actualité brûlante, en marge d'une sortie de promotion d'agents féminins de la Sûreté nationale, à l'Ecole de police de Aïn Benian. «Tous les services de sécurité relevant de la Gendarmerie, de la Sûreté nationale et l'Armée sont prêts à faire face aux groupes terroristes qui tentent de s'introduire à Alger et en faire une vitrine publicitaire pour leurs opérations», a annoncé jeudi le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia. Lors d'une déclaration faite en marge de la cérémonie de sortie de la 12e promotion d'agents féminins de l'ordre public à l'Ecole de police de Aïn Benian, il a indiqué que l'usage, récemment, d'explosifs par des groupes terroristes contre un convoi administratif dans la wilaya de Boumerdès, «a été sans effet». Retour à la normale à Diar El Afia S'agissant des actes de violence enregistrés récemment dans le quartier Diar El Afia (commune de Kouba), M. Ould Kablia a précisé que les services de la Sûreté sont intervenus, soulignant que «les choses ont repris leur cours normal». Certaines personnes, a-t-il tenu à souligner, ont procédé, à l'occasion d'un recensement, à la construction d'habitations précaires aux alentours du quartier pour bénéficier de nouveaux logements, d'où «l'ordre de démolition de ces habitations». Après l'intervention des autorités pour la destruction, «des jeunes du quartier, en majorité des mineurs, ont défié les services de la Sûreté en tentant de manifester leur solidarité avec ces personnes». Le ministre a estimé enfin, que «les revendications des citoyens sont souvent légitimes mais qu'il il faudra trouver un autre moyen de les poser». Les deux tiers de la Garde communale seront dans les rangs de l'ANP Les deux tiers de l'effectif de la Garde communale seront incorporés dans les rangs de l'Armée nationale populaire (ANP), a indiqué à la même occasion, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia. La décision de redéployer les deux tiers des effectifs de la Garde communale, dont le nombre est évalué à 94 000 éléments, s'explique, selon le ministre, par des considérations liées à l'amélioration de la situation sécuritaire : «La grande majorité du territoire est sécurisée.» «Le ministère de la Défense nationale a décidé de ne garder qu'environ les deux tiers des effectifs de la Garde communale. Ce choix est fait en fonction des personnes qui présentent plus d'aptitude à continuer à servir dans les rangs de l'ANP», a précisé M. Ould Kablia, avant d'expliquer que l'ANP avait utilisé l'ensemble du corps de la Garde communale «dans toutes les opérations sécuritaires qu'elle avait menées sur l'ensemble du territoire national dans le cadre du redéploiement». «Quant au tiers restant, il y a une partie qui est déjà touchée par la retraite, une autre va être admise en congé de maladie de longue durée. Il y a ceux qui seront déployés au sein de la police communale», a-t-il ajouté. «Une première tranche de 3 300 gardes communaux sera suivie d'une dizaine de milliers d'autres après leur formation et leur recyclage», a-t-il expliqué, précisant que d'autres «seront affectés à des tâches pour lesquelles ils ont été préparés, comme la surveillance, la sécurité au niveau de certains corps qui en ont fait la demande, telles que les eaux et forêts et les entreprises de surveillance». Vers la restitution des armes aux citoyens Interrogé sur la question de la restitution des armes aux citoyens ayant fait la demande de participer à la lutte contre le terrorisme, le ministre a indiqué que «c'est une éventualité qui a été examinée et sur laquelle il y a une possibilité de décision positive». «Cette décision sera, en tout état de cause, examinée en fonction de la situation sécuritaire», a-t-il dit, relevant l'existence de quelques zones où «le terrorisme continue à sévir». Il a rappelé que ces armes avaient été retirées dans le cadre de la proclamation de l'état d'urgence dans les années 1990, expliquant que cette décision «n'est pas venue pénaliser les citoyens mais empêcher que ces armes soient prises par les mouvements terroristes qui étaient assez nombreux à l'époque.» Le statut de la police avant la fin de l'année La police aura son statut avant la fin de l'année. «Le statut de la police de la Sûreté nationale est prêt», a affirmé par ailleurs le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. «Adoptée au niveau de la commission interministérielle, la grille des indemnités est en cours de discussion avec la fonction publique. Les grandes lignes d'un accord sont dessinées. Le statut et le régime indemnitaire seront adoptés avant la fin de ce mois [décembre, ndlr]», a-t-il ajouté. Quant à la date d'effet du régime, elle «revient à la date de départ des différents statuts, c'est-à-dire janvier 2010», a-t-il précisé. A. R. Sortie de la 12e promotion d'agents féminins de l'ordre public à l'Ecole de police de Aïn Benian Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, et le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le général major Abdelghani Hamel, ont présidé jeudi la cérémonie de sortie de la 12eme promotion qui compte 489 agents féminins de l'ordre public à l'Ecole de police de Aïn Benian (Alger).Dans une allocution prononcée à l'occasion, le directeur de l'Ecole, le commissaire divisionnaire Malek Mohamed, a appelé les agents de l'ordre public au «respect et à l'application rigoureuse des lois, conformément aux instructions données lors de la période de formation». Il les a appelés, en outre, à «gagner la confiance et la solidarité des citoyens» et à consacrer le slogan «l'Etat de droit commence au sein de la police».