La Télévision algérienne va-t-elle s'ouvrir, à nouveau, à tous les courants et les sensibilités de la société ? Le débat contradictoire y sera-t-il admis ? Les récentes déclarations du ministre de la Communication, en marge des débats à l'Assemblée populaire nationale, laissent présager une telle évolution. Selon M. Nacer Mehal, «il est plus avantageux que des Algériens parlent de problèmes d'Algériens» pour que ce ne soit pas «les autres qui parlent de nos propres problèmes», a souligné le ministre. Pour y parvenir, le ministre annonce la mise en place d'un «nouveau format du débat politique télévisé» qui serait en préparation. Un format, précisera le ministre, qui offrira aux téléspectateurs «des émissions dequalité». Par ces déclarations, le ministre reconnaît «la piètre» qualité de certaines émissions et leur «déphasage» avec les besoins des téléspectateurs algériens qui, en dernier recours, zappent sur les chaînes satellitaires pour dénicher les programmes qui reflètent leurs réelles préoccupations. Des besoins sur lesquels la tutelle réfléchit pour trouver la formule appropriée. «Nous sommes en train de préparer le format de ce débat télévisé pour déterminer comment il doit se dérouler et s'organiser avec des journalistes compétents», a déclaré à la presse M. Mehal en marge d'une séance à l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales. «Il y a un travail de fond qui est en train de s'opérer et les résultats de ce travail seront connus dans quelque temps», a encore promis le ministre. Selon la même source, la Télévision algérienne prépare, ainsi, une nouvelle grille d'émissions dont celles consacrées au débat politique pluraliste et que dans ce cadre, il ne reste que la définition du nouveau format du débat politique télévisé et à mobiliser les moyens nécessaires à la réalisation de ces émissions. Pour ce faire, le ministère de la Communication, soutiendra-t-il «mobilisera tous les moyens nécessaires à la concrétisation de cette nouvelle grille», a assuré M. Mehal en réponse à une question d'un député de l'Assemblée populaire nationale (APN). «Un travail est également en train de se faire pour améliorer les compétences des journalistes en vue d'une meilleure performance de la télévision», a-t-il tenu à préciser. Il a ajouté dans ce contexte que la responsabilité de faire connaître les préoccupations des citoyens «incombait à la classe politique», estimant que la télévision n'est qu' «un moyen permettant de transmettre ces préoccupations». Revenant sur la pratique du journalisme au quotidien, le premier responsable du secteur insistera sur la nécessité de «mobiliser et motiver» le journaliste pour accomplir sa mission consciencieusement, car, a-t-il dit, «il y a beaucoup de paramètres qui déterminent ce métier». Dans ce sillage, il annoncera que les conventions de branche dans le secteur de la communication sont en discussion et vont aboutir «rapidement». Il indiquera, à ce sujet, avoir discuté récemment avec le secrétaire général de l'UGTA et tracé un agenda commun «pour pouvoir aboutir rapidement». S'agissant des conventions collectives, il a précisé que son département fixera «le cadre dans lequel les gens vont pouvoir travailler». Il soulignera que les conventions, qu'elles soient de branche ou collectives, ne dépendent pas uniquement du ministère de la Communication, «mais impliquent l'ensemble des partenaires concernés». Le ministre a relevé, dans ce contexte, que le journaliste doit être «motivé». «Pour moi, il ne faut pas qu'un journaliste soit toujours pauvre», a-t-il dit. Abordant la couverture assurée par les médias étrangers accrédités en Algérie, M. Mehal a indiqué que le ministère de la Communication accordait l'accréditation à ces médias «dans le cadre de la réglementation en vigueur», soulignant qu'«on ne peut pas contraindre un journaliste accrédité à couvrir une activité donnée». Concernant le nombre de médias étrangers accrédités en Algérie, le ministre a précisé que jusqu'à 2010, 13 chaînes de télévision, 5 chaînes de radio, 25 journalistes et 15 photographes ont été accrédités. G. H.