La télévision algérienne, qui prépare une nouvelle grille d'émissions, va désormais s'ouvrir au débat politique, a annoncé le ministre de la Communication, Nacer Mehal. Le premier responsable du secteur, qui répondait à la question d'un député , a affirmé à ce propos qu'il ne restait plus qu'à définir le nouveau format du débat politique télévisé et à mobiliser les moyens nécessaires à la réalisation de ces émissions. Le ministère de la Communication «mobilisera tous les moyens nécessaires à la concrétisation de cette nouvelle grille», a assuré M. Mehal. «Un travail est également en train de se faire pour améliorer les compétences des journalistes en vue d'une meilleure performance de la télévision», a-t-il ajouté. Après avoir souligné que des «dépassements ont été enregistrés par le passé lors d'émissions réalisées dans le cadre du débat politique, au préjudice de la déontologie professionnelle», le ministre, qui parlait du forum de l'ENTV, a insisté sur la nécessité de conférer «davantage d'efficacité et d'intégrité» à ce débat. Il a ajouté dans ce contexte que la responsabilité de faire connaître les préoccupations des citoyens «incombait à la classe politique», estimant que la télévision n'est qu'«un moyen permettant de transmettre ces préoccupations». Interpellé en marge de la session plénière pour plus de précisions à ce sujet, le ministre dira : «Le débat politique existera et il va revenir. Nous sommes en train de préparer le format de ce débat, comment il doit se dérouler, comment il doit s'organiser et avec quel journaliste. Il faut des journalistes assez compétents pour un débat politique. Nous sommes en train de veiller à ça pour donner un bon débat politique aux Algériens» tranche-t-il, reconnaissant toutefois que des compétences existent. Revenant sur le rôle que doit désormais jouer la télévision algérienne, le ministre, qui a annoncé une nouvelle grille de programmes, estime qu'«il ne faut pas laisser le champ aux autres de parler de nos problèmes». Il y a, selon lui, un travail qui se prépare dans ce sens qui va donner des résultats «dans quelque temps». Par ailleurs, à propos de la couverture assurée par les médias étrangers accrédités en Algérie, M. Mehal a indiqué que le ministère de la Communication accordait l'accréditation à ces médias «dans le cadre de la réglementation en vigueur». Jusqu'à 2010, 13 chaînes de télévision, 5 chaînes de radio, 25 journalistes et 15 photographes ont été accrédités, selon le ministre. Dans un autre registre, le ministre a affirmé, en marge de la même session, que les conventions de branche dans le secteur de la communication sont en discussion et vont aboutir «rapidement». M. Mehal a indiqué avoir discuté récemment, à ce sujet, avec le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, et «décidé d'un programme qui sera appliqué pour pouvoir aboutir rapidement». S'agissant des conventions collectives, il a précisé que son département ministériel «fixe le cadre général sur lequel les gens vont travailler». Il a ajouté que les conventions, qu'elles soient de branche ou collectives, «ne sont pas uniquement l'affaire du ministère (de la Communication), mais impliquent l'ensemble des partenaires concernés». Le ministre a relevé, dans ce contexte, que le journaliste doit être «motivé». «Pour moi, il ne faut pas qu'un journaliste soit toujours pauvre», a-t-il dit avant d'expliquer pour ce qui est de la carte de presse que ce n'est pas uniquement l'affaire du ministère. «On va consulter la profession, c'est-à-dire les éditeurs et les représentants de journalistes. Le ministère peut offrir un cadre de dialogue mais la profession doit se prendre en charge», a-t-il conclu.