De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Soixante et une baraques du bidonville de Bousedra à Bouzaaroura, dans la commune d'El Bouni, ont été démolies jeudi dernier sur décision des autorités locales après une enquête effectuée sur le site. Tôt le matin, les forces de l'ordre avaient été déployées aux points stratégiques pour prévenir toute manifestation hostile ou débordement et veiller ainsi au bon déroulement de l'opération. En présence du chef de daïra et de responsables de l'administration, les familles avaient été sommées d'évacuer les lieux avant de procéder à la démolition des baraques. Prévenus une semaine avant, quelques habitants avaient déjà rassemblé leurs affaires et quitté les lieux non sans lancer des remarques désobligeantes à l'endroit des services de sécurité et des conducteurs d'engins mobilisés pour la circonstance. Sept chefs de famille, qui ne voulaient pas quitter les lieux, étaient restés jusqu'au dernier moment, avant d'être délogés par la force et conduits manu militari au commissariat où ils passèrent quelques heures avant d'être relâchés au courant de l'après-midi. Constatant la détermination des services de l'Etat après cet incident, les occupants des autres baraques ont rapidement ramassé leurs affaires et sont sortis, laissant ainsi les engins réquisitionnés continuer l'opération. Les soixante et une baraques ont été complètement détruites, les tôles ondulées, les briques et autres objets hétéroclites les composant retirés. En dehors du fait que les constructions précaires érigées sur le site sont illicites et doivent donc être démolies pour que force reste à la loi, selon nos informations, l'administration avait réservé le terrain pour servir d'assiette à un équipement public. Les squats et les occupations illégales avaient différé la réalisation du projet en question, il fallait donc prendre les décisions qui s'imposent. Ce qui fut fait. Rappelons qu'à Annaba, le commerce des baraques est florissant puisque ces bouges «ouvrent droit» au logement social dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire. En d'autres termes, celui qui a une baraque est sûr d'avoir un logement ; ce qui a fait monter les prix et encouragé la construction de milliers de ces taudis qui ceinturent la ville de Annaba.